11225. AU GÉNÉRAL DE L'INFANTERIE BARON DE LA MOTTE-FOUQUÉ.

[Au camp de Schmottseifen,] 18 [juillet 1759].416-1

Il y a grande apparence que ces ne sont que des démonstrations de l'ennemi que cette bravade de marcher à Liebau, Schœnberg et Konradswaldau. Je parie que Harsch ne vous attaquera pas et se retirera après-demain; ces gens ne sont pas assez en force contre vous pour brusquer un poste aussi redoutable que le vôtre. Ceci se fait à intention de m'obliger de vous envoyer un détachement et de ne rien envoyer contre Laudon, qui est parti hier au soir pour Sagan. Le prince de Württemberg le devancera, et je ne ferai pas un mot de ce que Daun voudrait me faire faire.

Adieu, mon ami, vous aurez une bonne affaire d'arrière-garde avec ces gueux. Ceux de Schœmberg, il ne les faut suivre qu'un peu audelà de Schœmberg et non pas jusqu'à Berlsdorf416-2; ces416-3 de Liebau jusqu'à la croix et jusqu'à Schwarzwasser,416-4 par les deux plateaux, savoir par le gibet de Liebau et par les hauteurs à gauche de Dittersbach; pour ceux de Konradswaldau, vous pouvez les maltraiter plus que les autres.

Adieu, mon cher, voilà tout ce que je puis vous dire, je vous embrasse.

Federic.

J'apprends que vous dites à tout le monde que l'ennemi est fort de 40000 hommes. Cela me déplaît fort:

<417>

1° parceque cela n'est point vrai et qu'il n'est que 18000 hommes,

2° parcequ'il ne faut point intimider nos gens, qui ne sont que trop timides naturellement.

Nach der Ausfertigung im Kaiserl. Königl. Kriegsarchiv zu Wien. Eigenhändig.



416-1 Vom 18. Juli vergl. auch ein Schreiben an Voltaire in den Œuvres Bd. 23, S. 55.

416-2 Jedenfalls Bertelsdorf, südl. von Schömberg.

416-3 So.

416-4 Südwestl. von Liebau.