12077. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

Au camp de Meissen, 12 mai340-11760.

J'ai eu la satisfaction de recevoir votre lettre du 10 de ce mois.

Quant à ce qui regarde Stutterheim et les Suédois, le premier ne saurait être regardé avec son corps que comme un détachement de votre armée, comme Fouqué en ce cas l'est de la mienne. Pourvu qu'il y eût un autre commandant à la place du général-major de Stutterheim, qui sût faire contenance, alors je n'en serais point embarrassé du tout.340-2

La nouvelle qui prétend que Laudon se joindra aux Suédois, est mauvaise; mais c'est toujours, comme vous dites, 30000 hommes de trop, auxquels nous aurons grand' peine à nous opposer, et il est très constant, comme vous le remarquez, que, s'il n'arrive quelque grand événement, il sera impossible de s'opposer partout à nos ennemis. Je regarde, cependant, comme un grand avantage que nos ennemis laissent gagner le temps aux puissances qui nous flattent de nous assister, de pouvoir le faire, et, entre ci et la fin de ce mois, nous pourrons juger positivement de ce qui en arrivera.

Federic.

Nach der Ausfertigung.



340-1 Vom 12. Mai ein Schreiben an Voltaire in den Œuvres, Bd. 23, S. 82.

340-2 Vergl. S. 339.