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Les Saxons, au lieu de joindre M. de Broglie, comme je leur en avais fait de vives instances, marchent à Leitmeritz, endroit où ils seront entièrement inutiles à la cause commune. Pour moi, je me prépare, après la jonction du prince d'Anhalt et quelques arrangements touchant les subsistances, d'entrer en Moravie et d'en déloger le prince Charles tout de suite.

Je souhaite de tout mon cœur que la santé de Votre Majesté Impériale se rétablisse dans peu entièrement; mes vœux sont tous pour Sa personne et Sa prospérité, La priant de me croire avec tous les sentiments de la plus haute estime, Monsieur mon Frère, de Votre Majesté Impériale le très fidèle frère et allié

Federic.

Nach der Ausfertigung im Königl. Hausarchiv zu Berlin. Eigenhändig.


802. AU GÉNÉRAL CHEVALIER DE SAXE A KRASKOW.

Chrudim, 23 avril I742.

Monsieur. L'officier d'ordonnance que vous avez envoyé ici m'a bien rendu votre lettre d'hier, et comme j'y vois que, par des ordres de Sa Majesté le Roi votre maître, vous devez marcher à Leitmeritz par l'autre côté de l'Elbe, je n'y saurais contredire, et il dépendra de vous de passer l'Elbe à Teinitz et de marcher, selon les conditions que vous me marquez,1 de là, au delà de Melnik, jusqu'à Leitmeritz, avant l'arrivée des troupes sous les ordres du prince d'Anhalt dans le cercle de Bunzlau, pour ne point porter préjudice à la subsistance qu'il faut que j'en tire absolument pour la subsistance de. mes troupes.

La seule représentation que je trouve nécessaire à faire par rapport à cette marche, est que ce n'est point le chemin vers Prague, et que par une marche vers Leitmeritz le corps de M. le maréchal de Broglie sera toujours exposé d'être renversé par les ennemis, en cas qu'il en fût attaqué. Je vous laisse à juger s'il ne conviendrait pas mieux au bien de la cause commune que vos troupes restassent derrière la Beraun, où elles auraient la même commodité pour transporter sur l'Elbe tout ce qui leur faut, et pour y recevoir leurs recrues, et où elles seraient toujours à portée de prêter leur secours au maréchal de Broglie, en se joignant avec lui, si le cas le demandait; au lieu que, si vos troupes voulaient rester à Leitmeritz, on n'en pourrait trop bien augurer pour la cause commune. Je suis persuadé que ces circonstances que je vous indique méritent bien de la considération. Après cela, il ne me reste que de vous



1 „Je promets à Votre Majesté“ , schreibt der Ritter von Sachsen, „que je ne m'arrêterai nulle part et que je passerai tout d'un train et au plus vite jusqu'au delà de Nimbourg, pour ne point traverser nulle part ses troupes et passer ces endroits encore avant l'arrivée du feld-maréchal, le prince d'Anhalt.“