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894. AU MARÉCHAL PRINCE CHARLES DE LORRAINE.

Camp de Kuttenberg, 14 juin 1742.

Monsieur mon Cousin. Vous verrez par la lettre de milord Hyndford en quels termes je suis avec la Reine votre belle-sœur. J'ai donné ordre à l'armée de faire, cesser toutes les hostilités, vous en ferez autant de votre part. Je me réjouis que je puisse avoir la satisfaction de vous faire connaître, mon Prince, l'estime que j'avais conçue de votre personne, et tous les sentiments avec lesquels je suis, Monsieur mon Cousin, votre bien bon cousin

Federic.

Nach Abschrift der Cabinetskanzlei.


895. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Camp de Kuttenberg, 16 juin 1742.

J'ai bien reçu votre relation du 1er de ce mois, sur le contenu de laquelle de vous dis que vous devez dans toutes les occasions parler au Cardinal de la mauvaise foi des Saxons, auquel vous pouvez dire que j'ai eu encore hier une lettre du duc de Weissenfels moyennant laquelle le secours que la cour de Dresde avait promis au maréchal de Belle-Isle, pour se joindre aux troupes françaises, qui sont actuellement sous les canons de Prague, ne marchera pas, et qu'il restera dans le pays de Saatz, pour couvrir là, à ce que le duc de Weissenfels dit, leur propre pays.

Vous y ajouterez que le maréchal de Broglie a gâté toutes les affaires, et que j'ai été à la veille de voir tomber sur moi tout le fardeau de la guerre; que deux campagnes d'hiver, deux batailles et cinq siéges n'ont pas laissé que de beaucoup fatiguer mes troupes, sans compter les énormes dépenses qu'il m'a fallu soutenir pour faire moi seul la guerre; que je ne regretterais point de si grands efforts, si je me voyais secondé par les autres, et qu'enfin le Cardinal apprendrait peut-être des officiers français de l'année du maréchal de Broglie et de M. le duc de Belle-Isle même la pitoyable façon dont les affaires en Bohême ont été menées tant de la part du maréchal de Broglie que des Saxons. Ce que vous insinuerez avec quelque véhicule au Cardinal, en y ajoutant que par tant de fausses démarches je croyais les affaires en Bohême ruinées. Je suis etc.

Federic.

Nach Abschrift der Cabinetskanzlei.