<211>puisse les rassembler sur le champ; et, en tout cas, mes alliés me raccepteront toujours.

J'attends cette ratification de Vienne le 23 de ce mois, dites à Hyndford que, si elle n'arrive pas, je fais d'abord rebrousser mes troupes, et que je n'ai pas encore quitté les bottes.

Adieu.

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.


902. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS A BRESLAU.

Camp de Kuttenberg, 20 juin 1742.

Mon cher Podewils. J'ai bien reçu votre dernière lettre. J'attends à présent avec grande impatience, pour voir la réponse qui nous viendra de Vienne, si tout sera signé ou non. Je me flatte que oui, mais comme je trouve beaucoup d'obscurité dans la désignation des limites, il serait bon de se bien entendre sur ce sujet les uns et les autres. Vous avez fort bien fait d'expédier les Saxons avec des compliments. Vous aurez sans doute déjà reçu toutes les lettres que j'ai écrites aux alliés et au charlatan de l'alliance.1

Borcke est revenu de Paris;2 autant qu'il en peut juger, il lui a paru que l'on était fort las de la guerre en France, et que je n'ai pas tout-à-fait mal pris mon temps pour me tirer hors de l'embarras où je me suis trouvé.

La chose est en elle-même séante, je ne crains que pour les sûretés, de mes nouvelles conquêtes, pour lesquelles cependant je prendrai les meilleurs arrangements que je pourrai, en faisant fortifier avec promptitude et vigueur, en augmentant l'armée, en rangeant les finances, et en contractant des alliances dont les garanties me donnent du relief envers mes voisins : telles sont les précautions que nous fournit la prudence, et j'espère qu'avec cela nous nous soutiendrons avec dignité sur le pied d'élévation où nous nous sommes annoncés à l'Europe.

Le prince Charles ne presse point du tout le vieux Broglie, qui s'est tapi sous les canons de Prague, où il se tient fort serré; il serait bon que ces gens-là se battissent bien comme il faut, mais je crains que les Saxons ne quittent la partie, et qu'au lieu de se faire couronner en Moravie, ne fassent amende honorable en Saxe.

Je serai le 4 de juillet à Breslau, où je pourrai vous entretenir tout à mon aise des affaires présentes et de mes idées. Un heureux quiétisme doit faire pour quelques années la base de notre politique; pour consolider l'État, il lui faut quelques années de paix, pourquoi vous porterez toute votre attention à ne point entrer dans tontes les alliances



1 Belle-Isle.

2 Vergl. oben S. 164 Anm.