<407>des présents et des corruptions, pour les mettre dans mes intérêts. Vous mènerez les affaires là que la Russie me donne nommément la garantie de la Silésie, et qu'après cela, elle me laisse agir et faire en Allemagne ce que je pourrais trouver à propos pour mes intérêts et pour le salut et l'honneur du Saint-Empire.

Vous pouvez être assuré que je ne vous donnerai point de démenti dans tout ce que vous promettrez aux ministres russiens pour les mettre dans mon parti et pour détruire le crédit que les Anglais, Saxons et Autrichiens ont eu jusqu'à présent sur eux.

Enfin, vous soufflerez le feu contre mes ennemis ou faux amis, vous battrez le fer pendant qu'il est chaud, de toute manière, et je me remets là-dessus entièrement sur votre fidélité, prudence et savoir-faire, pour que vous ne manquiez point de bien profiter du moment présent pour me rendre un. service si signalé que de mener l'Impératrice et son ministère à ce point où je les ai désiré d'avoir depuis longtemps.

C'est à présent le temps, ou ce ne le sera jamais, de lier nos intérêts avec la Russie aussi fortement que possible; faites tous vos efforts pourque je réussisse, et comptez que je ne vous laisserai point sans assistance; en un mot, il faut que nos intérêts et ceux de l'Impératrice soient absolument les mêmes.

Federic.

Nach Abschrift der Cabinetskanzlei.


1174. AU MINISTRE D'ÉTAT BARON DE MARDEFELD A SAINT-PÉTERSBOURG.

Potsdam, 21 août 1743.

J'espère que ma lettre du 20 de ce mois, touchant la conspiration qu'on a découverte à Saint-Pétersbourg, vous sera bien rendue. Comme la cour de Vienne, et peut-être celle de Londres, pourraient y être impliquées indubitablement, par les intrigues du marquis de Botta, vous ne manquerez pas de vous servir habilement de cet événement très avantageux à mes intérêts, selon les ordres que je vous ai donnés à ce sujet.

Vous tâcherez de faire voir par vos amis à l'Impératrice que de toutes les puissances de l'Europe, c'est moi sur l'amitié sincère de qui elle doit compter le plus, intéressé comme je suis, pour sa conservation, qu'elle ne soit pas. renversée du trône par le petit Iwan, qui serait toujours une créature de la cour de Vienne, dont l'Impératrice a maintenant des preuves en main de ses mauvaises intentions, par la conduite de son ministre, le marquis de Botta, qui certainement de sa propre tête n'aurait jamais entrepris de se mêler d'une pareille intrigue, s'il n'avait pas eu des instructions secrètes de sa cour pour cela; ce qui devrait faire ouvrir les yeux à l'Impératrice sur ce qu'elle doit attendre de la