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1249. AU FELD-MARÉCHAL COMTE DE SCHMETTAU A BERLIN.

Potsdam, 5 novembre 1743.

Quoique le maréchal de Seckendorff se flatte de savoir les moyens par lesquels on puisse gagner tout-à-fait la cour de Saxe, je doute fort qu'il y réussisse jamais, et, pour parler net, il ne s'en fera rien, et le Maréchal y serait certainement joué, étant certain à n'en pouvoir douter que non seulement le lord Carteret s'est vanté hautement d'avoir les Saxons en mains pour en faire ce qu'il voulait, mais que même le ministre de Saxe en Russie a fait la demande que l'Impératrice permît au roi de Pologne d'envoyer des troupes saxonnes à la reine de Hongrie, que l'Angleterre payerait, sous le nom de troupes auxiliaires de l'impératrice de Russie, ce que l'Impératrice a pourtant refusé tout net. Vous pouvez faire part de cette circonstance au maréchal Seckendorff, hormis lequel pourtant, je veux que vous n'en parliez absolument point à qui que ce soit.

Federic.

Nach dem Concept.


1250. AU LIEUTENANT-GÉNÉRAL COMTE DE DOHNA A VIENNE.

Berlin, 7 novembre 1743.

Votre dépêche du 30 du mois d'octobre passé m'a été bien rendue, et vous avez fort bien faire de m'instruire sur tout ce qui se dit à Vienne sur mon sujet, et sur tous les arrangements qu'on a envie de prendre. Néanmoins, comme votre secrétaire a assez mal chiffré plusieurs passages du post-scriptum 2, et que vous-même vous y êtes expliqué un peu trop brièvement et d'une manière assez laconique, sans toucher ni les raisons ni les circonstances, au sujet d'un, corps de 15 à 20,000 hommes que le maréchal Traun doit commander en Moravie, du système qui vient de changer nouvellement du tout, des 24,000 insurgés, en cas que j'attaque la reine de Hongrie, et de ce que, crainte de surprise, on a bonne et sérieuse envie de me prévenir et pour se défendre, si cela était inévitable, de tous les hussards qui seront mis en Bohême et Moravie, de l'artillerie qu'on transporte d'Ingolstadt à Vienne — je vous fais celle-ci par un exprès, pour vous dire que vous devez vous expliquer d'une manière claire et détaillée sur tout ce que vous m'avez mandé, et si vous en êtes instruit par des avis bien fondés, ou si ce ne sont que des discours de particuliers qui se disent en ville. De même, vous devez me mander si effectivement on fait de pareils arrangements, et d'où les bruits peuvent venir de l'envie que j'aurais d'attaquer la reine de Hongrie; si c'est peut-être par des insinuations du marquis de Botta qu'on a pris de si vives alarmes contre moi, et