<58>de leurs troupes marche sur moi. Vous concevrez aisément la nécessité de cette manœuvre, pour divertir d'autant mieux l'ennemi, ce qui ne saurait que faire un très bon effet pour la cause commune.

Au reste, Monsieur, vous trouverez ci-joint l'ordre que je viens de donner à la chambre de Clèves pour le passage libre des amas de fourrage que M. de Maillebois a acheté dans le pays de Clèves, et j'y joins ma réponse à l'Empereur et à M. le Cardinal, avec une lettre pour M. de Broglie, que je recommande toutes à vos soins, pour qu'elles arrivent bientôt à leur destination. Je suis avec des sentiments d'estime, Monsieur, votre bien affectionné

Federic.

Je me prépare ici à tout événement, je me renforce de 20 escadrons et 6 bataillons, nous tirons le diable par la queue pour substister; faites mes compliments aux amis de Prague, mandez au Cardinal que [nos ennemis veulent me détacher]. e l'alliance, mais en vain, et qu'on verra par toute ma conduite combien ont été faux les bruits qu'on a fait courir de mon accommodement prétendu; mais si j'étais ministre de la Reine, je ne négligerais rien pour semer la méfiance entre les alliés, est-il donc étonnant qu'ils le fassent? Ne soyons donc pas assez fols pour nous laisser prendre dans des piéges aussi usés et aussi puérils que ceux-là. Adieu.

Nach Abschrift der Cabinetskanzlei. Die eingeklammerte Stelle fehlt in der Vorlage.


718. AU MARÉCHAL DE FRANCE COMTE DE BROGLIE A PISEK.

Znaym, 27 février 1742

Monsieur. Le marquis de Valory m'ayant mandé que des lettres de Vienne arrivées à Prague avaient assuré qu'on avait envoyé ordre, le 12 de ce mois, à M. le prince Lobkowitz de se joindre au prince Charles, qui doit être renforcé incessamment par un corps d'infanterie de 10,000 hommes qui a été détaché de l'armée de M. de Khevenhuller, et que ce prince marcherait ensuite en Moravie pour livrer bataille à moi, je me prépare actuellement de les recevoir alors commeil faut.

Je crois pourtant, Monsieur, qu'il sera d'une nécessité indispensable que, d'abord que vous aurez avis que les Autrichiens marchent en force sur moi et les Saxons, vous fassiez alors en même temps un mouvement avec le corps de vos troupes sur Tabor et Budweis, pour donner-là de l'occupation à l'ennemi, pendant que le gros de leurs troupes marche vers moi, et pour tenter à déloger l'ennemi de ces postes avantageux. Je suis persuadé que vous goûterez ce mien avis, dont l'exécution sera absolument d'un très bon effet pour notre cause commune. Je suis etc.

Federic.

Nach Abschrift der Cabinetskanzlei.