<89>

755. AU GÉNÉRAL CHEVALIER DE SAXE A ROSCHITZ.

Selowitz, 25 mars 1742.

Monsieur. Sur la lettre du 24 de ce mois que je viens de recevoir de vetre part, je vous prie de considérer que le prince Thierry d'Anhalt est encore absent avec un gros détachement de mes troupes, et qu'il ne me reste à disposer que d'à peu près de 6 bataillons, dont il m'est impossible de fournir encore pour occuper les quartiers depuis Malomieritz jusqu'à Strutz. Tant de lieux que j'ai à garder contre l'ennemi, avec l'attention que je suis obligé d'avoir sur les irruptions des milices hongroises, me défendent absolument d'occuper plus de postes que j'ai actuellement à garder. Je suis persuadé que, plus vous retirerez vos troupes, plus l'ennemi les suivra, et qu'à la fin, nous nous couperons nous-mêmes la gorge, faute de terrain que nous aurons à occuper. Je vous prie de penser que sans bloquer Brünn nous n'aurons jamais de repos, et que, si nous continuons de serrer nos quartiers, l'ennemi regardera cela comme une retraite, et nous donnera alors d'autant plus de besogne. Ainsi je crois que le meilleur sera de ne nous pas serrer plus, et d'être d'autant plus industrieux pour notre subsistance. Tout ce que j'ai de magasins n'est que pour quatre jours; néanmoins, je ferai mon possible de me soutenir; et comme le pays est partagé entre nous, et que vos troupes en occupent la moitié, j'espère que vous ne manquerez pas de moyens pour en tirer la subsistance pour vos troupes. Je suis avec estime, Monsieur, votre bien affectionné

Federic.

Nach dem Concept.


756. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS A OLMÜTZ.

Selowitz, 25 mars 1742.

Le Cardinal, Belle-Isle et Valory m'ont écrit; tout roule sur les efforts que l'on me presse de faire. Belle-Isle montre de grandes années sur le papier, et des desseins de campagne où il bat partout 1'ennemi, et où il ne juge jamais ce que l'ennemi peut faire. L'on ne m'offre aucun avantage; il faut donc, lorsque Hyndford viendra, lui proposer le projet de pacification, le troc de la Bohême contre la Bavière, mais surtout.....1 le roi de la Grande-Bretagne sur notre partage pour qu'il soit bien conditionné. L'on dit que le duc d'Argyle viendra chez moi; si l'Angleterre me recherche beaucoup, vous pouvez compter que l'on me fera tout l'avantage que je peux désirer; c'est pourquoi il faut bien sonder Hyndford s'il a soin de nous engager, ou s'il ne prend pas la chose chaudement à cœur. Dans le premier cas, vous en tirerez plus que ne sont nos espérances; dans le second cas, il faudra se contenter de ce qu'on pourra attraper, mais toujours



1 Lücke in der Vorlage in Folge mangelhafter Dechiffrirung.