663. AU CARDINAL DE FLEURY A ISSY.

Potsdam, 15 janvier 1742.

Monsieur mon Cousin. Je vous demande pardon si je vous écris aujourd'hui fort à la hâte, mais le nombre d'affaires qui me sont venues m'empêchent de faire autrement.

Je commence par où je devrais finir. Vous savez la catastrophe de la Haute-Autriche et de la Bavière. Vous savez comme Neipperg a dupé Broglie à Pisek, et en un mot toutes les fautes qu'on a faites depuis trois semaines. Vous devez par là remarquer que je vous ai conseillé en fidèle allié de ne point éloigner le maréchal de Belle-Isle de l'armée, puisque vous voyez quel désordre fait naître l'absence d'un seul homme. Je pars, et je vais amasser de troupes ce que je pourrai, pour faire une diversion en Moravie et même en Basse-Autriche, pourvu que m'on donne les Saxons et le corps de Polastron sous mes ordres; sinon, je ne suis plus responsable de ce qui en arrivera, et je m'en lave les mains; je ferai du moins ce que je pourrai, et, si les Saxons sont raisonnables, vous pouvez vous tranquilliser sur la Haute-Autriche et la Bavière. Enfin, mon zèle pour la cause commune me fera tenter l'impossible, et je n'ai aucun doute dans la réussite de ce dessein.

Je suis avec toute l'estime imaginable, Monsieur mon Cousin, votre très fidèle ami et cousin

Federic.

Nach Abschrift der Cabinetskanzlei.

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