787. AU MARQUIS DE VALORY, ENVOYÉ DE FRANCE,A PRAGUE.

Trübau, 11 avril 1742.

Monsieur. Étant actuellement en marche pour entrer avec une partie de mes troupes en Bohême, j'ai voulu vous mander par la présente que je compte d'avoir assemblé, le 25 de ce mois, une armée de 45,000 hommes aux environs de Pardubitz, sans compter les troupes saxonnes qui ont ordre de marcher vers Prague. Si l'ennemi voudrait alors tenter quelque chose sur M. le maréchal de Broglie, je marcherai volontiers à son secours avec mon corps de troupes, étant persuadé qu'on leur fournira alors à mon arrivée le pain et les fourrages nécessaires.

Quoique je vous ai déjà mandé, par le dernier courrier, qui vous aura apporté ma réponse sur les avis que vousm'avezdonnés, que, selon moi, je croyais qu'en cas que l'ennemi viendrait en force sur M. le maréchal de Broglie, il n'avait d'autre parti à prendre que de se replier derrière la Beraun, et même sur Prague, si les circonstances le demandaient, pour y attendre notre secours, et que j'espère que vous en êtes averti, néanmoins je crois que l'importance de l'affaire demande que vous l'en avertissiez, en l'assurant qu'il peut compter alors sur notre secours. Il a raison d'être bien sur ses gardes, puisque tous mes avis continuent que le prince Charles de Lorraine va tomber sur lui pour le combattre, et pour marcher alors vers Prague; c'est ce qui m'a déterminé d'y envoyer les Saxons, et de marcher moi-même en force à son secours.

Je suis avec des sentiments d'estime, Monsieur, votre bien affectionné

Federic.

Le régiment de Möllendorf-Dragons vient de battre 800 cavaliers autrichiens, dont il y en a trente de restés sur le carreau, et quelquesuns de prisonniers, marque que les reitres autrichiens ne sont pas invincibles.

Nach dem Abdruck der Ausfertigung in den Mémoires des négociations du Marquis de Valory II, 261.

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