1185. AU FELD-MARÉCHAL COMTE DE SCHMETTAU A AIX-LA-CHAPELLE.

Charlottembourg, 3 septembre 1743.

J'ai reçu votre lettre du 26 du mois d'août passé. J'approuve fort tout ce que vous avez fait au sujet du courrier que le sieur de Klinggræffen avait envoyé vers Aix-la-Chapelle; aussi ai-je déjà ordonné à la Legationscasse de vous rembourser les cent écus que vous avez avancés à ce courrier pour le faire aller vers ici.

<416>

Il n'y a pas la moindre apparence qu'il se doive traiter des affaires entre tous ces ministres étrangers qui sont actuellement à Aix, et si le gazetier de Cologne a mis sur votre compte que vous n'y étiez que pour épier les allures de ces ministres étrangers, il faut le laisser parler comme un menteur privilégié, et s'en moquer. Cependant, pour éviter même les apparences comme si ce misérable avait rencontré juste, mon intention est que vous ne deviez point vous mêler ni en noir ni en blanc d'aucune affaire, ni même en parler à qui que ce soit, et s'il arrivait que quelqu'un des ces ministres voulût vous parler sur des affaires, vous lui direz tout net qu'on peut croire que je connais assez mes intérêts, que des particuliers se blousent très souvent terriblement s'ils veulent pénétrer les raisons pourquoi les souverains font ou omettent quelque chose, et qu'après tout vous n'êtes instruit sur aucune affaire. Sur ce, je prie Dieu etc.

Federic.

Nach der Ausfertigung.