13098. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN ET AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.

Giesmannsdorf, 28 juillet 1761.

Ce que vous m'avez mandé dans votre dépêche du 14 de juillet au sujet [du] peu de sincérité de la cour de Versailles que milord Bute soupçonne, et de la proposition extravagante que le sieur Bussy a faite au ministère,567-2 me confirme dans ce que j'ai présumé, que la susdite cour a voulu traîner sa réponse au mémoire de l'Angleterre567-3 jusqu'à<568> ce qu'elle aurait vu le succès de ses armées en Westphalie, qu'elle a compté apparemment presque immanquable, vu leur supériorité à celle des alliés. Mais comme le Prince a remporté, grâce à Dieu! un si bel avantage sur les Français,568-1 il faut à présent, quant à la négociation à Londres, qu'il arrive de deux choses l'une: ou que cette négociation soit entièrement rompue, ou qu'on y viendra à une prompte conclusion malgré toutes les entraves que la cour de Vienne y voudra mettre.

Je suis bien aise, au surplus, d'apprendre que les ministres anglais ne se veulent point laisser amuser par les Français, mais qu'ils songent à continuer sans perte de temps les entreprises projetées contre les côtes de la France. Je ne doute aucunement de la. bonne foi des sincérations que milord Bute vous a renouvelées à mon égard, quoique, cependant, vous continuerez d'avoir toujours l'œil bien attentif sur ce qui se passe.

Quant aux frais que vous ne saurez vous dispenser de faire à l'occasion du mariage du Roi et de son couronnement, j'ai ordonné à la caisse de légation de vous payer, à chacun de vous deux, la somme de 1000 écus à ce sujet; mais, en ordonnant vos habits de fête, regardezvous en gens dont les terres ont été pillées de l'ennemi.

Federic.

Nach dem Concept.



567-2 Bussy hatte nach dem Bericht der Gesandten vorgeschlagen, Cayenne gegen Neufundland auszutauschen.

567-3 Vergl. S. 521. 558.

568-1 Vergl. S. 552.