<125>

Je suis avec des sentiments de considération et'd'estime, Monsieur, votre très affectionné ami

Federic.

Nach dem Concept.


1426. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE BEESS A DRESDE.

Potsdam, 7 mai 1744.

Vos relations en date du 2 et du 5 de ce mois m'ont été bien rendues, sur lesquelles il faut que je vous dise que je les trouve très bien faites et que j'en suis fort content. Aussi ne manquerez-vous pas de continuer de la même manière sur toutes les autres affaires dont vous me ferez vos rapports. Je ne saurais vous laisser ignorer que, selon les rapports que j'ai eus de Moscou, le vice chancelier Bestushew, après avoir fait inviter à une conférence mon ministre à la cour de Russie, le baron de Mardefeld, lui a dit de la part de l'Impératrice que, quoique ni le ministre de l'Empereur ni ceux de Saxe n'eussent point fait la moindre ouverture de ce que le roi de Pologne désirait l'agrément de l'Impératrice pour conclure une alliance avec l'Empereur Romain, Sa Majesté Impériale de toutes les Russies avait pourtant, en considération de la réquisition que je lui en avais fait faire, et par des égards tout particuliers pour moi, pris la résolution de faire connaître à Sa Majesté Polonaise qu'elle, l'Impératrice, verrait avec plaisir que l'alliance susmentionnée eût lieu pour leurs avantages réciproques, toutefois sans qu'elle portât préjudice aux intérêts de la Russie. A quoi ledit vice chancelier Bestushew a ajouté que Sa Majesté Impériale de toutes les Russies ne ferait aucune difficulté de faire entendre à la cour de Pologne qu'elle serait bien aise que ladite cour vécût en bonne harmonie avec moi.

Il m'importe trop de savoir au juste de quelle manière ledit vicechancelier Bestushew aura instruit sur ces deux articles le sieur Keyserlingk, et de quelle façon celui-ci se sera expliqué là-dessus vers le ministère saxon, de même, quelle impression cela aura fait sur ceux-ci et ce qu'ils en auront répondu au comte de Keyserlingk. C'est pourquoi mon intention est que vous devez faire toutes les perquisitions nécessaires sur ces sujets, et m'en faire alors un rapport bien détaillé. Vous pourriez même sonder adroitement là-dessus tant le comte de Brühl que le sieur de Keyserlingk, et tâcher de les faire s'expliquer vers vous sur ces deux articles.

Quant au premier article, par rapport à l'agrément que l'Impératrice de Russie veut bien donner à une alliance entre l'Empereur et la Saxe, vous pouvez bien en faire ouverture au baron de Wetzel, pour que celui-ci en puisse sonder le comte de Brühl, de même que Keyserlingk, comme d'une nouvelle sûre qui lui serait parvenue de la Russie, pour voir ce que ceux-ci lui en répondront, dont vous me ferez alors votre rapport.