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Si l'armée autrichienne veut éviter le combat, pressée de deux côtés, elle est obligée de repasser le Danube ou, du moins, d'abandonner la Bohême ; auquel cas, il faut prendre ses précautions pour l'année d'après, où ils ne manqueront pas de tirer dix à douze milles hommes d'Italie, avec une division de mille Hongrois. Si alors les opérations se continuent avec vivacité, la guerre doit être finie.

Projet en cas que l'armée de la reine de Hongrie reste en Bavière.

En ce cas, le commencement de l'autre plan reste le même, et il ne faut commencer à agir que lorsque les Impériaux seront dans le Haut-Palatinat. Alors, il faut entrer en Bohême, et en ce cas nous aurons' une bataille aux bords ou au passage de l'Elbe, et en suite les Autrichiens battus voudront se retirer ou à Prague ou à Budweis. S'ils se retirent à Prague, il faut les enfermer, nous à la rive orientale de la Moldau, tandis que les Impériaux en feront autant de l'autre côté; et s'ils vont à Tabor, il faut détacher un corps pour prendre Prague, les poursuivre à Tabor, et les en chasser avant l'hiver, sans quoi1

Eigenhändig.


1438. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRAEFFEN A FRANCFORT-SUR-LE-MAIN.

Potsdam, 13 mai 1744.

J'ai bien reçu la dépêche que vous m'avez faite en date du 5 de ce mois. Quant aux articles que la maison de Hesse prétend pour ses convenances, vous vous réglerez ponctuellement sur les ordres que je vous ai donnés à ce sujet, et on verra comment la Hesse en pourra convenir avec la France et l'Empereur. J'avoue que je n'ai pas grande opinion du succès de cette négociation, et le sieur de Chavigny a bien raison, quand il ne goûte point la sécularisation, surtout dans le temps présent où le clergé catholique paraît déjà si mutin et révolté sur cet article. De l'autre côté, je n'ai guère meilleure opinion de la demande sur les villes impériales, puisque cela pourra faire révolter extrêmement tout l'Empire, mais comme je ne veux pas rompre en visière là-dessus avec la maison de Hesse, j'aime mieux laisser faire les autres. En attendant, pour faire paraître autant de bonne volonté qu'il est possible, je vous envoie ci-clos les pleins-pouvoirs nécessaires pour signer, en cas que la Hesse puisse convenir avec l'Empereur et la France sur ses demandes. Vous prendrez pourtant bien garde de ne me point engager à des stipulations qui pourraient me mettre avec le temps dans bien



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