<248>pour obliger l'armée du prince Charles de Lorraine à quitter entièrement le territoire de l'Allemagne, et à procurer à l'Empereur une possession quelconque.

Je passe, avec les réquisitoriaux de l'Empereur, avec deux colonnes de mes troupes par la Saxe; les ministres ont mis au jour dans cette occasion toute la mauvaise volonté qu'ils ont pour l'Empereur et pour moi, et ils se plaignent d'avance que l'Empereur fait marcher mes troupes par leur électorat, lorsque la reine de Hongrie a bien fait marcher toute son armée à travers des cercles de l'Empire et les électorats palatin et de Mayence. Heureux sont les peuples qui sous la protection de Votre Majesté Impériale jouissent d'une paix inaltérable et du repos. Je me flatte que ma patrie, délivrée de la tyrannie que la reine de Hongrie veut y exercer, pourra se retrouver dans peu dans une pareille tranquillité heureuse. Pourrais-je prier encore à cette occasion Votre Majesté Impériale de vouloir bien faire sentir au sieur de Gersdorf,1 ministre de Saxe à Sa cour, qu'Elle verrait de bon oeil que le roi de Pologne eût moins de partialité pour l'Empereur.

Je félicite en même temps Votre Majesté Impériale sur la paix glorieuse avec la Suède, dont la proclamation s'est faite à Moscou, et sur les promesses du jeune Grand-Duc. Puisse le Ciel répandre ses bénédictions sans discontinuation sur le règne glorieux de Votre Majesté. Il n'est aucun bonheur que je ne Lui souhaite comme il n'en est aucun dont Elle ne soit digne: ce sont les sentiments avec lesquels je serai toute ma vie, Madame ma Sœur, de Votre Majesté Impériale le très bon frère et allié

Federic.

Nach Abschrift der Cabinetskanzlei.


1542. AU MINISTRE D'ÉTAT BARON DE MARDEFELD A MOSCOU.

Berlin, 11 août 1744.

Je vous adresse ci-clos une lettre que je viens d'écrire à l'Impératrice sur la levée de boucliers que j'ai été obligé de faire contre la reine de Hongrie. Comme vous verrez son contenu par la copie ci-close, mon intention est que vous deviez la montrer à la princesse d'Anhalt-Zerbst et faire passer par son canal cette lettre à l'Impératrice, sur quoi, et sur la manière de le faire, vous vous concerterez préalablement avec elle.

Federic.

Nach dem Concept.



1 In der Vorlage ist verschrieben: Bülow.