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1594. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE BEESS A DRESDE.

Camp de Wotitz, 25 septembre 1744.

Votre rapport du 21 de ce mois m'a été rendu hier. Quant à ce que vous me mandez par rapport à la marche de quelque corps de troupes saxonnes, je suis persuadé, par les circonstances que vous alléguez, et par autres avis qui me sont parvenus, que vous l'accusez fort juste, et que la cour de Saxe ait pris son parti, pour faire marcher un corps de troupes auxiliaires, soit vers le pays d'Hanovre, ou, ce qui me paraît plus vraisemblable, pour se joindre à l'armée du prince Charles, qui arrivera au premier jour en Bohême. Je viens même d'être averti que le chevalier de Saxe a été secrètement à Varsovie, où il a reçu des ordres dont on a fait un grand mystère à tout le monde, et qu'il en est reparti vers Dresde en toute diligence, pour mettre en exécution ces ordres. Et, quand je considère l'accueil fort gracieux que le sieur de Villiers a eu à son arrivée à Varsovie, je ne doute plus que la cour de Saxe n'ait pris son parti. C'est pourquoi je veux que vous deviez être extrêmement attentif sur tous les mouvements qui se feront, et me mander au plus tôt possible par un exprès, le plus exactement qu'il sera possible:

1° Le nombre des troupes saxonnes qu'on fera marcher, combien il y en a de l'infanterie et de la cavalerie, de même de l'artillerie qu'elles mènent avec soi.

2° La route que ces troupes prennent, et quand elles auront commencé leur marche.

Voilà les deux grands points qui m'intéressent infiniment, pour que j'en sois exactement informé, le plus tôt possible, ainsi que vous devez faire tout au monde pour m'en informer en toute diligence. Quant à l'exprès que vous m'enverrez sur ce sujet, vous n'avez qu'à l'envoyer par Prague vers les environs de Bechin, où il me trouvera à l'armée.

Federic.

Nach dem Concept.


1595. AN DEN GENERALFELDMARSCHALL FÜRST VON ANHALT-DESSAU IN DESSAU.

Lager bei Wotitz, 25. September 1744.

Da Ich wegen der jetzigen Conjuncturen vor ohnumgänglich nöthig finde, dass Ew. Liebden nach Berlin gehen und über die daselbst stehende Regimenter sowohl als über die in der Churmark und im Magdeburgischen befindlichen Feldregimenter und Garnisons, Mein erstes Bataillon zu Potsdam ausgenommen, das Commando übernehmen, auch erforderlichenfalls in Militäraffairen alles dasjenige besorgen, was zur Sicherheit Meiner dortigen Lande und zur Verhütung aller wider Verhoffen etwa vorfallenden widrigen Zufälle dienen kann, so zweifele Ich nicht, Ew. Liebden werden Sich dieser Deroselben aus besonderem