<298>de Juliers, Bergue, Clèves, Gueldre et Liège, afin de ruiner par là le Palatin et le rendre inutile à l'union qui s'est faite par l'entremise de la France.

Vous considérez, de même, que, si la France veut faire voir un peu de vigueur dans cette affaire, elle pourra, sans courir aucun risque, prévenir toutes ces menaces et attacher par là bien des États de l'Empire, bien intentionnés dans le fond pour la cause commune, mais qui n'osent pas encore se montrer, et qui, si le cas susdit devait arriver, crainte d'en essuyer de semblable, s'attacheraient au parti ennemi. Je suis donc persuadé, Monsieur, que vous ne manquerez pas de contribuer de toutes vos forces, afin que la marche susmentionnée ne soit point négligée. Quant à mes opérations, le sieur de Schmettau vous dira jusqu'où je suis abouti jusqu'à présent, et il ne me reste qu'à vous réitérer les protestations des sentiments d'une parfaite estime avec laquelle je suis, Monsieur, votre très affectionné ami

Federic.

Nach dem Concept.


1604. AU FELD - MARÉCHAL COMTE DE SCHMETTAU [A STRASBOURG].

Camp auprès de Tein, 3 octobre 1744.

Je viens de recevoir les deux lettres que vous m'avez écrites en date du 21 du septembre passé, au sujet des déliberations que vous avez eues avec les trois maréchaux, et sur son résultat. Bien que je convienne du premier point de ce résultat,1 j'avoue que je ne saurais comprendre par quelles raisons vous vous êtes prêté aux deux autres,2 et je n'ai pu m'empêcher de vous envoyer ci-clos mes réflexions de main propre sur ce résultat. Vous en ferez un usage convenable, et je vous ordonne de faire lire l'original de ces réflexions au maréchal de Noailles, lorsque vous présenterez au maréchal de Noailles la réponse ci-close que je lui fais à sa lettre du 21 passé. J'ai touché entre autres dans ma réponse l'article de la marche d'un corps de troupes françaises vers le Bas-Rhin, aussitôt que Fribourg sera pris, pour appuyer ce que vous avez représenté sur ce sujet; et, comme Klinggræffen vous aura déjà instruit des avis qui lui sont venus des Pays-Bas sur les desseins des ennemis d'établir dans les pays de Juliers, Bergue, Cleves, Gueldre et Liège leurs quartiers d'hiver, d'y lever des contributions, pour dédommager la cour de Vienne de ce qu'elle perd en Bohême, et de soutenir par là les électeurs ecclésiastiques dans leur parti, en rendant le Palatin inutile à l'alliance, vous insisterez sur ladite marche vers le Bas-Rhin et la Westphalie, afin qu'elle se fasse d'abord, après la prise de Fribourg.



1 Die kaiserliche Armee soll sich keinem zweifelhaften Ereigniss aussetzen, selbst wenn sie ebenso stark als die österreichische sein sollte.

2 Seckendorff soll nicht gegen die Oberpfalz vordringen, sondern auf das rechte Donauufer zurückkehren; ein Marsch auf Fassau erscheine voreilig und undurchführbar.