<318>

1625. AU FELD-MARÉCHAL COMTE DE SCHMETTAU A PARIS.

Bohdanetz, 14 novembre 1744.

Après avoir accusé vos lettres des 7, 9, 20 et 25 du mois passé je veux bien espérer que la mienne de Konopischt vous sera bien parvenue. H faut néanmoins que je vous dise que les dépêches que vous m'envoyiez par un courrier, et qui sont parties de Berlin le 25 du passé, ont eu le malheur d'être enlevées par un parti d'ennemi, ainsi que, si leur contenu a été d'importance, il faut que vous vous régliez là-dessus, pour m'en envoyer un duplicat.

Votre mauvaise façon de chiffrer, que je vous ai reprochée dernièrement, me fait craindre que, par cette dépêche interceptée, non seulement on ne découvre bien des choses à Vienne, mais que même la manière dont vous l'aurez chiffrée, ne trahisse votre chiffre ; ainsi, mon intention est que vous ne vous serviez plus, en chiffrant vos dépêches, de votre chiffre, mais plutôt de celui de Chambrier, et que vous adressiez toutes vos relations au ministre d'État comte de Podewils à Berlin, qui me les fera parvenir. De plus, vous ne me manderez plus rien de secret ni d'anecdotes délicates, sans les chiffrer entièrement, comme vous l'avez fait jusqu'ici le plus souvent. Vous en voyez les conséquences fâcheuses. Je frémis encore quand je pense à toutes les circonstances de votre lettre du 25 septembre, et, bien que j'aime que vous me mandiez naturellement l'état des affaires, je suis persuadé néanmoins que, si vous y pensez un moment, vous conviendrez que, si pareille lettre venait à être interceptée, soit par ami ou ennemi, cela pourrait vous causer un tort infini. Ainsi donc, je vous ordonne encore une fois absolument de ne me plus mander des anecdotes ou choses secrètes qu'en chiffres, d'un bout à l'autre, ce que vous observerez précisément. Quant à mes nouvelles, j'ai ordonné à mon dit ministre de Podewils de vous envoyer pour votre instruction un détail que je lui ai envoyé en raccourci, dont vous ne donnerez pourtant copie à qui que ce soit. J'aurai soin de vous faire remettre encore quelque argent, aussitôt que cette campagne sera finie. Sur ce, je prie Dieu etc.

Federic.

Nach der Ausfertigung.


1626. AU MARÉCHAL COMTE DE SECKENDORFF A VILSHOFEN.

Quartier général de Bohdanetz, 14 novembre 1744.

Monsieur. La dernière que j'avais reçue de votre part, était du 8 d'octobre, lorsque j'ai reçu presque à la fois les vôtres du 17 et du 31 dudit mois, par lesquelles j'ai appris avec une satisfaction infime les progrès que vous avez faits en Bavière, dont je vous félicite du meilleur de mon âme, ne souhaitant rien tant au monde que de voir succéder