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Outre cela, je n'ai jamais reçu la relation dont on trouve l'extrait1 dans l'imprimé susdit, de même que les adjoints sous N° 3, 4 et 5.2 Il semble même qu'il y ait des passages supposés, dont je ne pourrais juger; mais toutefois, il est inexcusable que vous ayez fait des traits si hardis de personnes respectables, et que vous ayez risqué d'envoyer des pièces de cette importance sans les bien chiffrer. Et comme je crains encore pour la dépêche que vous m'avez faite et qu'on a interceptée vers la fin d'octobre dernier, il ne me reste que de prendre la résolution de vous rappeller, par des raisons que vous concevrez bien vousmême.

Mon intention est donc qu'aussitôt que cet ordre vous parviendra, vous devez vous congédier sans beaucoup de bruit de Sa Majesté Très Chrétienne, en lui présentant la lettre ci-close et l'assurant encore une fois de mon attachement éternel. Cela fait, vous irez tout droit à Berlin et y attendrez mon arrivée. Au reste, il s'entend dé soi-même que le baron Le Chambrier aura soin, après votre départ, de mes affaires. Et sur cela je prie Dieu etc.

Federic.

Vous êtes un homme d'esprit, et vous vous êtes conduit d'une façon si extraordinaire que je n'y comprends rien. C'est à vous de porter la peine de vos étourderies et de la rage que vous avez d'intriguer à tort et à travers, sans en avoir des ordres.

Nach der Ausfertigung. Der Zusatz eigenhändig.


1628. AU BARON CONSEILLER LE CHAMBRIER A PARIS.

Königgrätz, 23 novembre 1744.

Je vous adresse l'incluse au maréchal Schmettau, pour que vous la lui fassiez tenir au plus tôt possible. Comme elle est chiffrée de votre chiffre, vous la déchiffrerez vous-même et verrez par là de quoi il s'agit. Je suis au désespoir de ce que ledit maréchal m'oblige de le rappeler par sa conduite si peu mesurée et par son inconsidération de mander des choses si importantes à l'Empereur, dont il sait combien peu les secrets sont gardés avec lui, et qu'il fait des caractères si offensants des personnes du premier rang et respectables par la confiance que leurs maîtres ont mise en eux, sans avoir pris au moins la précaution de les mettre en chiffre. Aussi, comme il y a d'autres dépêches de lui que l'ennemi a interceptées, je crains infiniment que ledit maréchal n'ait mis en écrit de la même manière et sans chiffre des choses à la vérité chimériques, comme par exemple le plan du baron Scheffer par rapport à la Russie3 et le plan de Maurepas touchant le roi de Sardaigne,4 mais qui



1 Preussische Staatsschriften I, 506.

2 Daselbst 509—512.

3 Vergl. oben S. 273 und Staatsschriften I, 513.

4 Oben S. 282.