<324>pourront faire infiniment de tort tant à la France qu'à moi, si l'ennemi l'apprend par les dépêches interceptées, et si la cour de Vienne, qui ne ménage rien pour nous attirer d'autant plus d'ennemis et d'envieux, les rend publiques, et tâche à nous faire le second tome de La Chétardie. Enfin, après avoir mûrement pesé tous les inconvénients qui peuvent résulter de la conduite inconsidérée du maréchal de Schmettau, je ne vois guère d'autre moyen à les prévenir en quelque façon que de le faire retourner, le plus tôt le mieux, à Berlin. C'est pourquoi je lui ai ordonné de se congédier auprès du roi de France, pour lequel je lui ai envoyé sa lettre de rappel. J'ai fait la lettre ci-close au maréchal de Noailles sur ce sujet,1 auquel vous la rendrez à la première occasion et tâcherez, avec toute la prudence possible, de le radoucir du mieux du monde sur les traits piquants et insultants que Schmettau a écrits sur son sujet à l'Empereur. Je me repose, au reste, sur votre fidélité, savoir-faire et dextérité si reconnus, que vous aurez toute l'attention imaginable pour veiller sur mes intérêts et pour être fort attentif sur tout ce qui passe à la cour où vous êtes, pour qu'il ne s'y prenne pas de résolutions préjudiciables pour mes intérêts.

Federic.

Schmettau s'est comporté comme un fol et il m'a écrit comme un insensé.

Nach dem Concept. Der Zusatz nach Abschrift der Cabinetskanzlei.


1629. AU ROI DE FRANCE A VERSAILLES.

Königgrätz, 23 novembre 1744.

Monsieur mon Frère. Ayant trouvé nécessaire de rappeler mon maréchal comte de Schmettau, par des raisons que M. le maréchal de Noailles aura l'honneur de Lui expliquer, j'espère que Votre Majesté voudra bien lui accorder la liberté de se congédier d'Elle, et ajouter foi aux assurances que je lui ai ordonné de réitérer à Votre Majesté de mon attachement étemel et inviolable.

Je souhaiterais de tout mon cœur que Votre Majesté eût lieu d'être contente de lui, pendant le temps qu'il a eu l'honneur d'être à Sa cour ; au moins n'y aura-t-il pas manqué s'il a suivi exactement les instructions que je lui ai données. Aussi me fera-t-Elle la justice d'être persuadée qu'on ne saurait être avec plus de considération, d'amitié et d'attachement que je suis, Monsieur mon Frère, de Votre Majesté le bon frère

Federic.



1 Der Brief ist nicht übergeben worden. Chambrier berichtet, 18. December: „Comme le maréchal de Schmettau envoie on courrier à Votre Majesté, il m'a prié de ne remettre la lettre au maréchal de Noailles qu'après le retour dudit courrier.“ Der König richtet darauf am 17. Januar einen andern Brief in dieser Angelegenheit an Noailles. Siehe Bd. IV.