<374>convient de la prendre. Les Autrichiens veulent faire, cet hiver, une invasion en Bavière. J'en ai averti l'Empereur, il faut de nécessité qu'il assemble des troupes pour en prévenir les effets.

Je ne puis cacher d'ailleurs à Votre Majesté les nouveaux mécontentements que me cause tous les jours la conduite du maréchal de Schmettau ;1 j'apprends de tout côté qu'il agit sans mes ordres et contre ses instructions. J'en suis au désespoir et je ne comprends pas comment cet homme s'abandonne si aveuglément à son imagination.

Je suis avec tous les sentiments imaginables etc.

Federic.

Nach Abschrift der Cabinetskanzlei.


1668. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Berlin, 29 décembre 1744.

J'approuve entièrement les représentations nerveuses que vous avez faites au ministère de France, suivant votre dernier rapport, qui est du 14 de ce mois, pour lui faire voir la nécessité de prendre, pour les opérations de la campagne prochaine, les mesures les plus vigoureuses qui se puissent, et de commencer dès à présent et sans le moindre délai à les mettre en exécution. Vous ferez bien d'y insister sans relâche, et je le trouve d'autant plus nécessaire que la cour de Vienne et ses alliés semblent redoubler leurs efforts en Allemagne contre l'Empereur et moi, afin de regagner partout leur ancienne supériorité, de sorte que j'appréhende extrêmement que l'Empereur ne soit accablé encore dans le courant de l'hiver, à moins que les troupes françaises qui se trouvent en Souabe et dans l'Autriche antérieure ne volent promptement à son secours et qu'elles ne fassent toute la diligence possible pour arriver à temps dans le Haut - Palatinat. Je crains qu'il n'en arrive de même au maréchal de Maillebois, et que le faible corps qu'il a sous ses ordres, ne soit guère en état de résister à un corps de 36,000 hommes que les ennemis, en conséquence du concert formé à la Haye, font maintenant marcher vers le Haut-Rhin et qu'ils comptent d'établir à Bingen, dans le dessein d'obliger par là ledit maréchal d'abandonner le poste qu'il occupe, et d'empêcher même que vers le printemps prochain il ne puisse s'approcher ni du Bas-Rhin ni de la Westphalie. Si tous ces desseins s'exécutent — et il faut avouer que le parti contraire ne néglige rien pour les faire réussir — il faut compter que les affaires de l'Empereur retomberont dans une situation aussi désolée qu'au commencement de la campagne passée ; que l'armée des ennemis, s'établissant aux environs de Mayence, donnera la loi à tous les pays d'alentour et encouragera la Saxe, aussitôt qu'elle se verra délivrée du voisinage des troupes françaises et d'une irruption dans la Thuringue, à se livrer sans réserve



1 Vergl. unten Nr. 1673.