<59>touchant la commanderie qui est venue à vaquer dans la Silésie. Rien ne me pouvant être plus agréable que de voir les sentiments de confiance que vous mettez en moi, je n'aurais point manqué de me déterminer en faveur dudit comte, et de vous donner par là des démonstrations des égards que j'ai pour vous, s'il ne s'était pas trouvés des obstacles insurmontables qui, touchant aux droits de ma souveraineté sur la Silésie, m'avaient obligé d'appuyer la recommandation que j'ai faite moi-même, il y a quelque temps, du comte de Falkenhayn à l'ordre de Malte. C'est ce qui m'a mis dans l'impossibilité de me déclarer cette fois si favorablement que j'aurais souhaité sur la demande dudit comte de Kolowrat, à qui je suis pourtant prêt de donner des lettres de recommandation à l'ordre de Malte, pour qu'il obtienne la première commanderie de grâce qui viendra à vaquer dès à présent dans la Silésie.

J'espère que vous voudrez bien goûter toutes les raisons qui m'ont déterminé d'agir de la manière que j'ai été obligé de le faire, dans le cas présent, et vous prie d'être assuré des sentiments d'égard et d'estime avec lesquels je suis, Monsieur, votre très affectionné

Federic.

Nach dem Concept.


1361. AU MARÉCHAL COMTE DE SECKENDORFF1

Breslau, 18 mars 1744.

Monsieur. Je viens de recevoir la lettre que vous m'avez écrite de Meuselwitz en date du 4 de ce mois. Malgré la satisfaction que j'ai toujours lorsque je reçois des vôtres, je ne saurais vous cacher que celle-ci m'a donné bien des inquiétudes, par la nouvelle que vous me marquez du dessein que les Autrichiens ont pris d'attaquer les troupes de l'Empereur dans le cercle de Franconie, et dont je crains d'autant plus les suites que je ne connais que trop l'irrésolution et la lenteur extraordinaire avec laquelle on est accoutumé d'aller à la besogne, pendant votre absence de Francfort, pour obvier à un mal si pressant. Vous vous souviendrez qu'entre les propos dont je vous ai entretenu pendant votre séjour à Potsdam, la crainte que les troupes autrichiennes ne tombassent sur celles de l'Empereur avant l'ouverture de la campagne, était justement un des principaux, et que c'était pour cela que je vous ai conseillé d'assembler vos troupes, aussitôt qu'il serait possible, vers un lieu où elles seraient hors d'insulte. Voilà la même raison pourquoi j'ai tant souhaité que vos affaires eussent pu permettre que vous fussiez au plus tôt possible de retour à Francfort, tant pour obvier à tous les hasards dont vos troupes pourraient être exposées, que pour faire les arrangements nécessaires pour la campagne qu'on est à la veille d'ouvrir. Il est vrai que les mesures que vous avez prises pour retirer les troupes impériales de la Franconie, sont fort bonnes, mais je crains infiniment



1 Der Marschall traf am 20. März in Frankfurt a. M. ein.