<65>l'année passée, où dès le commencement elle promit monts et merveilles, et que, nonobstant de cela, le maréchal de Broglie déserta, de la manière la plus ignominieuse, avant l'ouverture de la campagne, les pays de Bavière jusqu'à l'autre côté du Rhin, événement qui mit l'Empereur à deux doigts de sa perte, et qui l'aurait abîmé, si les démonstrations de vigueur que je fis paraître alors aux cours de Vienne et d'Hanovre ne l'en avaient sauvé, et dont je me suis attiré toute leur envie et désir de vengeance.

Vous ne manquerez pas de faire un usage convenable de tout ce que je vous mande, et de me faire votre rapport, afin que tous les points préliminaires réglés, je puisse mettre la main à la conclusion du traité en question et agir efficacement pour les intérêts de notre digne Empereur. Et sur cela, je prie Dieu etc.

Faites ces insinuations le plus adroitement que possible, et comme si c'étaient vos réflexions, mais que l'on sente simplement là-bas que je ne vous désavoue pas.

Federic.

Nach der Ausfertigung. Der Zusatz eigenhändig. Ein von Eichel concipirtes Postscript zu diesem Erlasse erörtert die Frage der preussischen Convenienzen im Sinne von Nr. 1365.


1367. AU MARÉCHAL COMTE DE SECKENDORFF A FRANCFORTSUR-LE-MAIN.

Neisse, 24 mars 1744

Monsieur. La lettre que vous m'avez écrite en date du 12 de ce mois, et que je viens de recevoir ici, m'a donné bien de la satisfaction par les sentiments que vous me marquez sur le projet du traité d'union. Tout simple et uni qu'il paraît, j'espère que les intérêts de l'Empereur en iront d'autant mieux, quand une fois les parties seront liées. J'attends à présent vos lettres de Francfort, et j'espère d'apprendre par elles quelque chose de positif sur les propos dont je vous ai entretenu à Potsdam. Je ne saurais assez vous réitérer la crainte que de la part de la cour de Vienne on ne tente quelque chose sur les troupes de l'Empereur, avant même que la campagne s'ouvre. C'est pourquoi je vous prie de n'oublier rien pour les mettre en sûreté, et de ne les point commettre, avant qu'elles ne soient assez formées. Je crois que votre arrivée à Cassel fera infiniment du bien pour confirmer le Landgrave dans les bons sentiments qu'il a eus, et qui en a paru un peu ébranlé par les démonstrations que les Français ont faites comme s'ils en voulaient directement à l'Angleterre. Je vous prie d'être persuadé de la considération et de l'estime dont je ne cesserai jamais d'être, Monsieur, votre très affectionné ami

Federic.

Les Autrichiens se préparent à marcher, ainsi soyez sur vos gardes.

Nach dem Concept. Der Zusatz nach Abschrift der Cabinetskanzlei.