<95>Zerbst a été attaquée; et quoique j'aie commencé à respirer, puisque je n'ai reçu depuis aucune estaffette de vous, ce qui m'assure que son état va mieux, je ne suis pourtant pas hors d'angoisses avant que je n'aie reçu de vos nouvelles sur le parfait rétablissement de cette chère Princesse.

Vous n'oublierez pas de témoigner à la Princesse sa mère, en lui présentant de ma part la lettre ci-jointe, la part que je prends à son affliction sur cet accident inopiné, et que je fais des vœux au Ciel pour ne pas nous priver d'une Princesse qui fait l'unique consolation et espérance de personnes que j'estime et honore infiniment. Vous ferez pareillement un compliment convenable là-dessus tant à l'Impératrice qu'au Grand-Duc.

Les assurances que vous me donnez que l'Impératrice ne topera point aux propositions que le lord Tyrawley pourra lui faire pour l'entraîner dans le parti mal intentionné, m'a fait plaisir, et le tour que vous avez pris pour faire quelque présent au sieur de Sievers est très bien pensé; aussi approuvé-je parfaitement la dépense que vous avez faite à ce sujet, et vous en tiendrai compte. Je suis persuadé qu'aussitôt que les circonstances le permettront, vous ne perdrez pas un moment pour travailler à faire réussir les quatre points que je vous ai mandés par ma dépêche que le dernier courrier vous aura apportée.

Federic.

Nach dem Concept.


1396. AU MINISTRE D'ÉTAT BARON DE MARDEFELD A MOSCOU.

Potsdam, 18 avril 1744.

J'ai été au comble de ma joie lorsque j'ai vu, par la relation que vous m'avez faite en date du 26 du mois de mars passé, que l'état de la santé de la jeune princesse d'Anhalt-Zerbst s'est changé si sensiblement avantageusement qu'on la croit, grâce à Dieu, absolument hors de danger de la vie, et je n'ai nul lieu de douter à présent qu'elle ne se remette bientôt entièrement. Vous ne manquerez pas d'en féliciter, à la première occasion qui se présentera, en mon nom par des compliments convenables, tant Sa Majesté Impériale que la Princesse mère, de même que la jeune Princesse, en y ajoutant les protestations les plus positives de ma constante amitié et de mes attentions pour elles. L'Impératrice a raison d'être indignée de la joie que les ministres saxons ont fait paraître au sujet de la maladie de la Princesse, et je n'aurais point cru que ces gens-là n'auraient pas pu mieux cacher leur malin vouloir. En attendant, la colère que l'Impératrice en a témoignée, m'a fait plaisir, et je vous connais trop habile pour que je dusse douter que vous ne deviez tirer profit dudit mécontentement contre les ministres saxons. Au reste, j'ai été frappé lorsque j'ai vu par vos relations ordinaires l'extrême effronterie avec laquelle le Vice - Chancelier continue