1714. AU ROI DE FRANCE A VERSAILLES.

Berlin, 6 février 1745.

Monsieur mon Frère. Je me trouverais trop heureux, si je pouvais servir d'instrument pour rétablir la paix en Europe; les grandes choses que Votre Majesté a faites auraient dû produire des sentiments pacifiques chez Ses ennemis. Je ne sais point s'ils pensent ainsi, ou si la fureur du gain leur fera continuer le jeu. Je suis persuadé du désintéressement de Votre Majesté; l'inconvénient est d'en convaincre les puissances belligérantes. Si Votre Majesté le souhaite, je puis leur tâter le pouls, sans La commettre en rien, et s'il y a apparence de calmer les esprits, j'employerai tous mes efforts, pour rétablir la paix et l'union dans l'Europe.

Je ne suis pas à même de pouvoir donner des avis à Votre Majesté de ma part, et la supériorité de Ses lumières sont autant d'objets qui me réduisent au silence; trop heureux de donner dans d'autres occasions à Votre Majesté des preuves de la haute estime et des sentiments distingués avec lesquels je suis etc.

Federic.

Nach Abschrift der Cabinetskanzlei.