1763. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE BEESS A DRESDE.

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Beess berichtet, Dresden 20. März: „Votre Majesté sera sans doute informée par Ses ministres en Pologne qu'un juif, nommé Baruch, pourvoyeur de la maison du comte de Brühl, avait fait certaines ouvertures à M. de Wallenrodt, touchant les avantages que la cour d'ici demandait de se procurer, au cas qu'elle se joignît à celle de Bavière, pour faire valoir de concert leurs prétentions sur la succession d'Autriche, et Votre Majesté sait aussi comment le ministère saxon fit usage de cet artifice pour apaiser les mécontentements du ministre d'Angleterre. C'est apparemment dans une semblable intention, et pour engager la cour de Vienne à répondre plus favorablement qu'elle ne l'a fait jusqu'ici aux propositions du comte

Neisse, 29 mars 1745.

Le contenu de la relation que vous m'avez faite en date du 20 de ce mois, n'a pas laissé de me surprendre tellement que je ne sais pas encore ce que j'en dois penser. J'approuve fort la conduite que vous avez tenue sur ce sujet, et en cas que le comte de Brühl doive actuellement demander à avoir une entrevue avec vous sur ce chapitre, mon intention est que vous deviez vous y prêter sans hésiter, et, en flattant au possible ledit comte, sans pourtant m'engager à quelque

de Loss, que ce même juif a été détaché à moi, pour m'insinuer que le comte de Brühl était dans son âme bon Prussien . . . que, bien qu'on eût pris des engagements par le traité de Varsovie, il n'y avait pourtant encore rien de perdu, et qu'il ne serait pas si mal aisé de reprendre une seconde fois le plan de partage concerté avec le feu Empereur, pourvu que la France et Votre Majesté S'engageassent, d'une manière à y pouvoir tabler, de payer à la cour d'ici les mêmes subsides qu'elle tirait de l'Angleterre et de la Hollande. Je voulus savoir là-dessus si c'était par ordre du Ministre qu'il me parlait. Il me répondit que c'était l'aide de camp favori de son patron qui l'avait engagé à venir me trouver, en lui demandant s'il n'avait pas encore été chez moi. Comme je le sondai snr la récompense que le comte de Brühl attendait pour les services qu'il rendrait dans cette affaire, il me fit entendre que les vues du Ministre seraient, après que la Bohême aurait été conquise, de se procurer la dignité de prince de l'Empire, avec une principauté capable d'en soutenir le rang.“ Nach zwei Tagen |st der Emissär wiedergekommen mit neuen KJagen über die Eigennützigkeit des wiener Hofes. Graf Beess hat ihm schliesslich gesagt, Graf BrüM möge sich direct an ihn wenden.

chose, entendre tout ce qu'il vous dira et proposera sur ce sujet, dont vous me ferez alors un rapport bien exact et détaillé.94-1 Mais comment concilier cela avec ce que vous m'avez mandé dans votre relation du 20 du courant du dessein que la Saxe avait de venir m'attaquer dans la Basse-Silésie?94-2 J'attends avec impatience vos éclaircissements là-dessus, et d'ailleurs vous ne manquerez d'être fort attentif sur tous les arrangements militaires que la Saxe fait actuellement, de même que sur ses desseins, comme aussi sur les moindres mouvements que ses troupes font, pour m'en avertir au plus tôt possible et sans le moindre délai, articles que je vous recommande extrêmement.

Federic.

Soyez bien alerte d'un côté et de l'autre, ne vous laissez point duper par des fourbes qui n'ont d'autre profession que de friponner.

Nach dem Concept. Der Zusatz nach Abschrift der Cabinetskanzlei. .



94-1 Unter demselben Datum befiehlt der König durch Eichel dem Grafen Podewils, dem Marquis Valory von Beess' Meldung Mittheilung zu machen.

94-2 Vergl. S. 92.