1923. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS A BERLIN.

Camp de Russek, 17 juillet 1745.

Vous aurez vu, par ce que je vous ai fait communiquer, les dernières tentatives que j'ai faites en Saxe pour détacher cette cour de ses alliés.222-1 Si cette tentative ne me réussit pas, je fais attaquer la Saxe incessamment, par la raison que, si je chasse ces gens de chez eux, ils ne pourront plus me nuire, et que, s'ils restent dans les engagements où ils sont à présent, il faut nécessairement que cela en vienne à une rupture. Vous êtes toujours pour les conseils faibles, et vous auriez la bonté de vous laisser couper un membre, l'un après l'autre, jusqu'à ce qu'on en vînt jusqu'à la tête ; mais pour moi, qui ai bien vu que notre paix de Breslau était un piége de l'Angleterre et de la cour de Vienne pour m'isoler, et, après avoir fini avec leurs autres ennemis, ils pensaient qu'on trouverait assez de prétextes pour éluder les engagements qu'ils avaient pris avec moi — mais le coup est paré à présent, Il s'agit de faire de même un coup de vigueur contre la Saxe; il faut qu'elle sente le mal que nous pouvons lui faire, pour qu'elle nous recherche; si nous lui laissons le temps de se fortifier après ses refus, nous nous mettons le corde au col, et ensuite nous ne serons plus en état de nous faire craindre. Voilà mon sentiment, et à quoi je suis tout résolu, arrive ce qui pourra. Adieu.

Federic.

Nach dem eigenhändigen Concept. Das Datum aus der chiffrirten Ausfertigung (praes. 23. Juli.



222-1 Vergl. S. 209 Nr. 1906.