1994. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS A BERLIN.

Camp de Staudenz, 23 septembre 1745.

Mon cher Podewils. Sur la relation que vous m'avez faite le 12 de ce mois, je vous dirai que jusques ici nous guerroyons toujours et plus vivement que jamais, car il se passe peu de jours que l'ennemi ne blesse quelqu'un et que nous ne tuions bon nombre de monde. De là, je conclus que Vienne n'est pas contente des arrangements d'Hanovre; reste à savoir si l'Angleterre les mettra à la raison, ou si cela ne se pourra pas; c'est ce que nous verrons. Toutefois j'en ai trop fait pour rompre la négociation d'Andrié avant que d'être convaincu que le Roi mon oncle me dupe. Ainsi je veux tenir ferme et bon jusqu'à la fin; si l'événement m'est favorable, j'en serai bien aise; sinon, il faudra prendre son mal en patience, et ce ne sera pas la première fois que la fortune m'aura été contraire. Voilà ma résolution; j'attends le reste des conjonctures, et de la bonne foi ou de la trahison la plus infâme, en la personne du roi d'Angleterre, que jamais souverain ait conspirée. Le temps éclaircira tout. Sur quoi, je prie Dieu etc.

Federic.

Nach der Ausfertigung.