2105. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS A BAUTZEN.

Königsbrück, 12 décembre 1745.

Mon cher Podewils. Je suis très satisfait de votre lettre au sieur de Villiers;376-1 je ne puis rien y ajouter, sinon que j'espère beaucoup en nos opérations, et que ce sera au glacis de Dresde que ces gens signeront une paix d'autant plus honteuse pour eux qu'ils auraient pu éviter cet affront. Dresde est autant que bloquée, de ce côté ici de la rivière; demain c'est jour de repos, et après-demain on sera à un mille de la ville. Je souhaite la paix de tout mon cœur, mais je crois qu'à présent le meilleur moyen pour y parvenir sera d'agir avec vigueur et faire sentir que l'on abîmerait ce pays par ressentiment, si la cour de Dresde ne voulait absolument entendre à rien de raisonnable. C'est effectivement ma dernière ressource; parti d'autant plus triste qu'il répugne à ma façon de penser, et que je n'aime point à faire la guerre en Attila.

Dès que j'aurai quelques bonnes nouvelles de Meissen, je vous en avertirai sur le champ.

Je suis avec bien de l'estime votre fidèle ami

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.



376-1 D. d. Bautzen 12. December, mit dei Beilage „Réflexions sur le mémoire de la cour de Dresde remis à M. de Villiers, envoyé extraordinaire de Sa Majesté Britannique, en date de Prague du 9 de décembre 1745“ ; gedruckt Œuvres III, 206.