2279. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A DRESDE.

Potsdam, 17 juillet 1746.

J'ai reçu les dépêches que vous m'avez faites le 12 de ce mois, et suis fort content de toutes les peines que vous vous donnez pour mieux approfondir les trames de la cour où vous êtes; aussi n'avez-vous qu'à continuer dans cette attention-là, par laquelle j'espère que nous viendrons à bout de développer tout le mystère de l'iniquité. Outre la raison que je vous ai déjà mandée par ma précédente, pourquoi je ne puis envoyer quelqu'un à Munich, il y a encore celle-là que je n'aimerais pas à y négocier contre les Puissances maritimes, qui y négocient des troupes; mais, toujours, ma raison principale est que tout homme que j'y enverrais ne ferait que de l'eau claire, si la France ne veut pas fournir<136> des subsides, et jusqu'ici elle n'y paraît pas fort porte'e. Comme il est sûr que la cour de Dresde a conclu son traité de subsides avec la France, et qu'elle en a déjà tiré des sommes, je suis surpris de l'effronterie du comte de Brühl de vouloir duper jusqu'au ministère de Russie. Il fait connaître d'autant plus par là son méchant caractère, mais je vous permets que, si vous pouvez trouver l'occasion de faire instruire par la troisième ou quatrième main et sans que vous y paraissiez en aucune façon, les ministres d'Angleterre, de Hollande et même ceux de la cour de Vienne du manége du comte de Brühl à ce sujet-là, vous le pouviez et deviez même le faire.

Federic.

Nach dem Concept.