2308. AU MARÉCHAL DE FRANCE COMTE DE SAXE AU CAMP DE GEMBLOURS.

[Potsdam], 18 août 1746.

Monsieur le Maréchal. J'ai reçu vos nouvelles avec grand plaisir, et je vous remercie du détail de votre marche et de votre position. A en juger, avec l'inconséquence inséparable de l'éloignement, il ne paraît pas que vous ayez cette campagne une affaire générale. C'est à la politique à décider du plus ou moins de raison de votre conduite et de celle des alliés; on ne peut que former des conjectures bien vagues sur des démarches dont on ne connaît point le motif. Mais si l'on en croit la voix publique, en supposant que la paix ne se fît point cette année et que le nombre de vos ennemis se multiplie dans la prochaine, ne serait-on pas autorisé à conclure que votre tranquillité a été déplacée et qu'il était dans vos véritables intérêts de profiter de votre supériorité? Je ne vous rends ces propos généraux que pour apprendre par vos réponses la manière de les détruire; vous savez combien j'ai de plaisir de donner mon approbation à tout ce qui vous intéresse, et que je suis avec beaucoup d'estime, Monsieur le Maréchal, votre affectionné ami

Federic.

Nach dem Concept.