2323. AU MINISTRE D'ÉTAT BARON DE MARDEFELD A SAINT-PÉTERSBOURG.

Potsdam, 2 septembre 1746.

Par les raisons que vous m'alléguez dans votre relation du 16 d'août passé, je ne saurais point désapprouver que vous ayez payé à l'ami connu le quartier échu de sa pension. Quelque dessein que l'ami important172-2 puisse avoir de vous faire demeurer en poste, je ne m'en promets aucun succès et crois plutôt que, malgré toute la bonne volonté qu'il en peut avoir, il n'en saura rien effectuer. Il fallait pour cela rompre en visière avec le ministre, qui par rapport à vous a fait trop de pas pour savoir reculer à présent. Ainsi, le meilleur sera que vous partiez dès que vous aurez parlé au comte Woronzow. Vous ne devez pas manquer à m'apporter avec vous les deux fourrures ou pelisses de renards noirs que je vous ai déjà commandées plusieurs fois.

Je suis bien curieux de savoir si la cour où vous êtes ne se lassera pas à la fin des dépenses furieuses qu'elle est obligée à faire pour tenir ensemble en Livonie son armée, avec toutes ces troupes légères et irrégulières qu'elle y a, et ce qu'elle fera quand ces troupes auront con<173>sumé, pendant l'hiver qui vient, les magasins qu'on y a amassés jusqu'ici.

Federic.

Nach dem Concept.



172-2 Woronzow.