2495. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Berlin, 13 janvier 1747.

M'étant déjà expliqué assez amplement, dans le rescrit que vous trouverez à la suite de cette lettre,291-1 sur tout ce que vous m'avez appris par votre felation du 2 de ce mois, il ne me reste qu'à vous dire encore que je suis très satisfait de la réponse que vous avez faite au marquis d'Argenson, touchant la triple alliance dans laquelle il prétend m'engager.291-2 Si M. d'Argenson voulait un peu réfléchir sur la façon dont la France a agi depuis quelques années envers ses alliés, il ne traiterait pas de mépris pour la France le peu d'empressement qu'on a d'entrer dans de nouveaux engagements avec elle. C'est une illusion que de croire que sans la France je ne saurais respirer, et qu'en conséquence je devrais me commettre partout pour l'amour d'elle. L'amitié du roi de France sera toujours un objet de mes plus chers désirs, mais tout ce que j'en attends, c'est principalement d'avoir la garantie de toutes les puissances contractantes lorsqu'on parviendra à faire la paix générale; pour le reste, je ne vois point de raison à me mêler de toutes les affaires-de la France, au risque même de m'embarquer de nouveau dans de plus grands inconvénients. Je ne vous dis cependant tout ceci que confidemment et pour votre direction seule, sans que vous en deviez faire apercevoir la moindre chose aux ministres de France.

Federic.

Nach dem Concept.



291-1 Ein Erlass aus dem Ministerium.

291-2 Vergl. S. 250. 251.