2674. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Magdebourg, 15 juin 1747.

La dépêche que vous m'avez faite en date du 5 de ce mois, m'est bien parvenue. J'ai été tres content de tout ce que vous avez insinué au marquis de Puyzieulx relativement au méchant caractère du premier ministre de Saxe et de sa duplicité contre la France. Il vient d'en donner une nouvelle épreuve, si l'avis qui m'est revenu tout récemment de Dresde est fondé, car on m'apprend en confidence que le nouveau ministre de l'Angleterre à la cour de Saxe, le sieur Williams, étant arrivé à Dresde, fourni de sommes fortes en argent, met tout en œuvre maintenant pour détacher la Saxe de la France; on m'assure même qu'il pourrait bien y réussir, parceque le comte de Brühl l'écoutait fort et inclinait à prendre des engagements avec l'Angleterre, pour en retirer des subsides, et que, pour colorer cette démarche, il voudrait se servir du prétexte que, la France n'ayant pas satisfait à ses engagements par rapport aux subsides que l'Espagne devait payer à la Saxe, il était bien<413> permis à celle-ci de prendre des engagements avec l'Angleterre, pour suppléer aux subsides que l'Espagne avait manqué de payer. J'ai cru nécessaire de vous informer de cette particularité, afin que vous en avertissiez le marquis de Puyzieulx, pour qu'il soit en garde contre ces menées du premier ministre saxon, et qu'il tâche à bien démêler combien cet avertissement qu'on m'a donné, est fondé.

Federic.

Nach dem Concept.