2779. AU CHAMBELLAN D'AMMON A LA HAYE.

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Ammon berichtet, Haag 22. September, über eine Reihe von Ruhestörungen in den grösseren Städten, Haag, Dordrecht, Haarlem, Leyden, Amsterdam. „Il n'est pas douteux que tous ces tumultes n'aient été excités sous main par le prince d'Orange lui-même; il a voulu détourner l'attention du peuple des mauvaises dispositions faites à Berg-op-Zoom, et faire envisager la perte de cette place comme l'effet d'une trahison. Il a en même temps voulu faire peur aux Régents qu'il ne croit pas de ses amis, et obliger le Pensionnaire et les sieurs Gravemœr, van Hop et van Wezel à se démettre de leurs emplois.“

Potsdam, 29 septembre 1747.

J'ai bien reçu votre relation du 22 de ce mois. J'ai été surpris d'apprendre les moyens dont le prince d'Orange se sert à présent pour détourner l'attention du public sur les mauvaises dispositions que l'on a faites jusqu'ici, et qui peuvent devenir très dangereux à la République. C'est pourquoi je vous recommande extrêmement de vous conduire, pendant un temps si violent et critique, avec toute la sagesse et toute la prudence possible, d'observer et d'entendre tout, mais de n'en parler là où vous êtes à âme qui vive.

L'opinion où l'on est en Hollande de ce que je prendrai part à la guerre présente et viendrai au secours de la République dans ce temps d'angoisse,489-1 me paraît bien étrange. Comme tout ce que vous avez répondu là-dessus est assez conforme à mes intentions, vous devez continuer de vous expliquer de la même manière à ce sujet; ainsi que vous direz à tous ceux qui le voudront entendre, qu'on pourrait compter là-dessus que, quoi qu'il puisse arriver, je ne prendrai aucune part à la guerre présente, d'autant moins qu'il n'y avait ni engagement ni alliance entre moi et la République qui m'obligeât à lui prêter du secours. Vous ne dissimulerez pas même à ceux où il conviendra, que je pourrai regarder avec indifférence ce qui arrivait à présent à la République, tout comme celle-ci avait regardé fort indifféremment lorsque les Autrichiens et les Saxons tombèrent, il y a deux ans, sur mes États et pensèrent les envahir. Au reste, si le prince d'Orange devait toucher quelque chose, dans ses entretiens avec vous, par rapport à ce prétendu secours, vous devez lui répondre, quoique seulement par manière de conversation et dans des termes honnêtes et sans aigreur, que j'avais lieu d'être surpris de ce que l'on voudrait s'attendre à mon assistance, après que de la part de la République on avait tout fait, depuis plusieurs années jusqu'au moment présent, pour me désobliger; qu'on n'avait qu'à se souvenir que, lorsque j'avais réclamé les droits de ma maison sur la Silésie, la République avait d'abord pris parti contre moi et m'avait fait une lettre déhortatoire489-2 que ses ministres n'avaient pas laissé d'accompagner d'assez de menaces; que, depuis, elle avait payé des subsides à la cour de Vienne pour pousser la guerre contre moi; qu'on avait sus-

 

cité la Saxe encore et lui avait payé des subsides pour me faire la guerre, et que, lorsque malgré tout cela mes armes avaient prospéré, les ministres de la République aux cours étrangères en avaient témoigné hautement leur chagrin et leur mécontentement; qu'il était connu combien de satires et de libelles diffamatoires on avait publiés alors contre moi en Hollande, à qui l'on avait laissé un libre cours; que mes offres à me lier avec la République et à faire une alliance défensive avec elle, avaient été refusées, et mes instances pour la garantie de la République sur mes traités de paix faits avec la reine de Hongrie, éludées; qu'encore, lorsque je ne voulais que protéger mes domaines de Montfort contre les insultes et les rapines des maraudeurs, on en jetait de hauts cris, malgré toutes les assurances que j'avais données de n'en préjudicier personne, et malgré qu'on n'était pas à même de les protéger. Vous concluerez de tout cela qu'on ne saurait raisonnablement attendre de moi que je fisse de grands efforts pour aider la République; que, nonobstant de cela, je voudrais bien m'employer à ramener le calme et à rétablir une paix stable et durable, si l'on m'offrait la médiation; mais que c'étaient deux sujets bien différents, de vouloir me charger d'une médiation et de vouloir prendre part à une guerre qui ne me touchait en aucune manière.

Federic.

Nach dem Concept.



489-1 Vergl. S. 444.

489-2 Vergl. Bd. I, 258.