2811. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A SAINT-PÉTERSBOURG.

Potsdam, 20 octobre 1747.

Les dépêches que vous m'avez faites du 3 de ce mois, m'ont été rendues. Vous pouvez toujours assurer à l'ami important que c'est un conte des plus impertinents que celui comme si j'avais voulu tenter d'intercepter les chiffres du sieur Lantschinski.508-2 Je suis moi-même bien aise de ce que la cour de Russie a requis celle de Vienne de faire arrêter l'homme qu'on soupçonne; l'imposture sera mise par là dans tout son jour. Après avoir parlé au général Keith, qui vient d'arriver ici, je ne doute plus que les assurances que le susdit ami vous a données<509> ne soient fondées, comme quoi je n'avais pas le moindre ombrage à prendre de la cour de Russie, tant que je ne ferais pas quelque nouvelle entreprise contre la reine de Hongrie. Je sais à présent que la cour de Russie me redoute plus que je ne l'ai peut-être jamais crainte, et que, si l'on ne me veut pas attaquer avant que je n'entame la reine de Hongrie, c'est ce qu'on n'ose pas se commettre seul avec moi.

Au reste, si le comte de Keyserlingk a mandé que je lui avais demandé avec empressement si le voyage de Moscou aurait encore lieu, il l'a assurément fait pour complaire à ceux qui prétendent de lui de faire des rapports brodés. Esf-ce que des gens sages, là où vous êtes, ne reviendront jamais des bruits ridicules que le parti autrichien fait sur mon compte, après que l'événement leur a tant de fois appris que tout ce que l'on leur a fait accroire n'ont été que des mensonges controuvés?

Federic.

Nach dem Concept.



508-2 Vergl. S. 479. 488.