3203. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS, ENVOYÉ EXTRAORDINAIRE, A VIENNE.

Charlottenbourg, 12 août 1748.

Vos dépêches du 3 de ce mois me sont bien parvenues. Mes dernières lettres d'Angleterre et de Hollande disent que les troupes auxiliaires russiennes recevraient ordre de rebrousser incontinent chemin en Russie, de sorte qu'il se pourrait qu'elles n'eussent point de quartiers d'hiver en Bohême. Pour ce qui regarde les affaires de l'Empire, j'ai mes bonnes raisons à croire que le principal objet que les cours de Vienne et d'Hanovre se sont proposé de négocier et d'établir présentement avec l'Empire, roule principalement sur la garantie de la Pragmatique dans sa totalité. Je serai d'autant moins à portée d'y mettre empêchement, que la France elle-même, par les préliminaires de paix, où cette couronne a stipulé ladite garantie en faveur de la reine de Hongrie, en a donné l'exemple à la plupart des puissances, de façon que je serai peut-être unique à n'y point consentir, sans tâcher auparavant d'y apporter quelques restrictions et modifications.

Au reste, on a voulu m'assurer que les États de la reine de Hongrie ne s'opposeraient pas bien fort au projet que cette Princesse a fait dresser pour le nouvel arrangement dans ses finances, mais qu'ils tâcheraient surtout d'apporter tant d'obstacles à son exécution que la cour de Vienne se désisterait enfin d'elle-même, par les dégoûts qu'ils lui feraient naître, de le pousser jusqu'à la perfection.

Federic.

Nach dem Concept.

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