3343. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE VOSS A VARSOVIE.

Potsdam, 16 novembre 1748.

Il m'est agréable de voir par votre dépêche du 6 de ce mois que la Diète de Varsovie y était sur le point de mourir. Pour ce qui est de la convocation d'une Diète extraordinaire, l'on ne saurait l'envisager raisonnablement autrement que comme une ostentation et menace toute pure dont veut se servir la cour où vous êtes pour mettre par là les Polonais dans une espèce d'appréhension; car, premièrement, le manque d'argent est si grand en Saxe et y augmente si fort de jour en jour qu'il en est à croire que la Diète extraordinaire projetée pourra manquer par cette seule raison-là. En second, les connaisseurs des constitutions de Pologne m'assurent d'un autre côté que — quoiqu'il soit libre au roi de Pologne de convoquer et de tenir semblable Diète extraordinaire — s'il en convoquait une, il en arriverait facilement qu'ils se formât à cette occasion des confédérations, lesquelles, une fois formées, le Roi ne serait plus le maître de réprimer. On ne doit cependant jurer de rien, et il se pourrait sans peine qu'un ministre tellement étourdi que l'est le comte de Brühl, se portât contre toute raison à une démarche aussi peu mesurée que le serait celle de la convocation d'une Diète extraordinaire.

Federic.

Nach dem Concept.