3359. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE VOSS A VARSOVIE.

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Voss berichtet, Warschau 20. November: „L'ambassadeur de France me fit la confidence d'un entretien assez vif qu'il venait d'avoir avec le comte de Brühl. %#133; Le premier ministre avait fait entendre à l'ambassadeur... que tant de monde se mêlait des affaires d'une Diète qu'il n'y avait pas moyen de réussir. Sur quoi l'ambassadeur soutient avoir répondu que pour cette fois-ci ses ordres n'avaient pas porté de s'en mêler, mais qu'à une autre

Potsdam, 29 novembre 1748.

J'ai été charmé de voir par votre dépêche du 20 de ce mois la fermeté avec laquelle l'ambassadeur a parlé au comte de Brühl, à l'occasiondes propos que ce dernier lui a tenus, et je trouve tout ce qu'il lui a dit sensé et plein d'esprit. Quant à moi, je doute fort qu'il y

occasion il ne manquerait point de le faire; que le Roi son maître, comme allié depuis longtemps avec la République, ne saurait voir avec indifférence l'agrandissement d'une seule famille et permettre qu'elle s'avisât à gouverner les autres. Le comte de Brühl l'a interrompu, disant de quel œil on regarderait en France si quelque puissance étrangère voulait se mêler dans les affaires du pays, … mais l'ambassadeur, après lui avoir fait sentir jusqu'à quel point cette comparaison clochait, lui a prouvé que c'était agir pour le roi de Pologne, quand on tâchait de montrer le chemin droit à un prince qui par ladite famille [de Czartoryski] était mal mené …

Un Polonais qui soutient être capitaine du khan des Tartares, est venu chez moi pour me rendre de la part de son maître une lettre sans adresse pour Votre Majesté.“

aura une Diète extraordinaire de convoquée, parceque le roi de Pologne se verra obligé, bongré malgré lui, de retourner en Saxe, à cause du manque d'argent, et de différer la tenue d'une nouvelle Diète le plus longtemps qu'il sera possible. Je sais d'ailleurs que dans le Senates-Consilium qui se tient d'ordinaire après l'issue infructueuse de la Diète, il ne sera question de rien de bien grande considération. Pour ce qui est de l'émissaire tartare, au sujet de la personne duquel j'ai différents doutes, vous lui direz poliment que, comme la lettre qu'il vous avait remise avait été sans adresse et conçue dans une langue que presque personne n'entendait ici, il n'y aurait point de réponse de suite. Vous insinuerez aussi fort honnêtement à l'ambassadeur de France à l'égard du sieur Allard que, s'étant trouvé autrefois engagé au service de la Russie, je l'avais vu à Berlin à son dernier retour de Russie, qu'il m'avait offert ses services, mais que, n'étant point fait pour notre service, il n'avait point été acceptable, et qu'outre cela il manquait une occasion de le placer.

Federic.

Nach dem Concept.