3590. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS A BERLIN.

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Ammon berichtet, Haag 1. April, dass er dem Grafen Chavannes gegenüber den ihm gewordenen Auftrag477-2 ausgerichtet habe. „Ces insinuations ont fait au comte de Chavannes tout le plaisir imaginable; il m'a dit qu'il en écrirait à sa cour, qu'il ne doutait pas qu'on ne lui envoyât les instructions et pleins-pouvoirs nécessaires, et que, si de mon coté j'étais revêtu de pleins-pouvoirs, nous pourrions achever la besogne en fort peu de temps et sans que personne au monde s'en fût douté; que l'envoi réciproque de ministres dans le moment présent ne servirait qu'à ébruiter la chose, et que par cette considération il serait bon de le différer jusqu'à ce que le traité fût fait.“

Potsdam, 7 avril 1749.

Vous aurez vu, par le postscriptum chiffré du sieur d'Ammon en date du ier d'avril, de quelle façon le ministre de Sardaigne à la Haye, le comte de Chavannes, s'est expliqué à lui par rapport à l'alliance à faire entre moi et le Roi son maître, et ce que ledit ministre a proposé à ce sujet.

Comme je trouve très convenable que cette affaire ne se traite qu'entre le comte de Chavannes et le sieur d'Ammon, pour

 

qu'elle puisse d'autant moins s'ébruiter, ma volonté est que vous deviez faire expédier secrètement les pleins-pouvoirs nécessaires pour le sieur d'Ammon, afin que, quand la cour de Turin aura envoyé ses instructions et pleins-pouvoirs au comte de Chavannes, ils puissent d'abord entrer en conférence là-dessus et convenir d'un traité d'alliance jusqu'à la ratification des cours respectives.

Selon mon intention, il faudra que le traité soit ostensible et l'alliance purement défensive, dont l'objet principal sera la garantie réciproque des possessions des deux contractants; mais que l'on doive y joindre un article séparé et secret dans lequel l'on évaluera le secours convenu, et cela encore à une somme très modique, afin qu'aucune des parties contractantes ne s'en trouve fort incommodée.

Un article encore sur lequel le sieur d'Ammon doit principalement insister, est qu'en cas qu'un des deux contractants fût attaqué par la reine de Hongrie dans les possessions qu'on s'est mutuellement garanties, l'autre partie doit alors faire une diversion réelle à ladite Princesse, pour aider par là à celui des contractants qui aura été attaqué j'y mets cependant la restriction que, quand le sieur d'Ammon verra qu'il n'y aura pas moyen de convenir sur cet article, il doit alors s'en relâcher et le laisser tomber entièrement.

C'est en conséquence de tout cela que vous devez instruire le sieur d'Ammon et lui envoyer en même temps un projet du traité à faire, pour qu'il puisse s'en servir de canevas dans cette négociation, sans s'en écarter.

Au surplus, vous ajouterez aux instructions du sieur d'Ammon que, si sa négociation sur cette affaire n'a point de succès, il doit alors renvoyer ses pleins-pouvoirs avec les instructions qu'il aura reçues à cet effet. Et sur ce, je prie Dieu etc.

Federic.

Nach der Ausfertigung.



477-2 Vergl. S. 447.