3597. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Potsdam, 8 avril 1749.

C'a été un vrai sujet de satisfaction pour moi que tout ce que vous m'avez marqué par votre dépêche du 28 du mois dernier de mars, touchant la façon dont les ministres de France commencent à présent d'envisager les affaires du Nord, de même que de la fermeté avec laquelle ils ont fait parler le sieur Durand au duc de Newcastle; aussi suis-je persuadé que ce sera au grand avantage des intérêts de la France s'ils continuent de se comporter de la même manière là-dessus; car il est hors de doute que les ministres anglais ont eu le dessein de vouloir faire les arbitres du Nord et en disposer à leur gré; mais, se voyant à présent barrés dans leur chemin par les instances vigoureuses que le sieur Durand leur a faites pour les faire expliquer d'une manière claire et précise sur leurs intentions, ils en perdront considérablement de leur crédit.

Au surplus, je me réfère à tout ce que je vous ai mandé par ma dernière dépêche que l'exprès que je vous ai envoyé vous aura apportée, par où le marquis de Puyzieulx pourra vois plus clair encore sur ces affaires. Vous ne manquerez de le remercier bien de ma part de ce qu'il a pris tant de part à mes affaires, jointes à celles de la Suède, et de ce qu'il en fera parler énergiquement par les ministres de France aux autres cours qui ont cru trouver leur compte dans des troubles au Nord, et qu'au reste je le conjurais encore une foir de vouloir bien ménager la confidence que je lui venais de faire en lui communiquant le traité secret fait entre les deux cours impériales, pour ne pas me faire perdre le canal d'où je l'avais eu.

Federic.

Nach dem Concept.