3697. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE VOSS A DRESDE.

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Voss berichtet, Dresden 7. Juni: „Les chipoteries du premier ministre roulent certainement sur une liaison plus étroite avec les cours de Pétersbourg et de Vienne. Le comte Brühl a fait remarquer clairement sa façon de penser à cet égard à l'ambassadeur de France, en lui faisant confidence d'une conférence entre Loss et Puyzieulx. Le premier a demandé quel secours la Saxe pourrait avoir de la France en cas quelle fût attaquée de Votre Majesté, à quoi le dernier a répondu que cela n'arriverait pas, pourvu que sa cour restât tranquille, mais qu'en cas qu'elle s'attirât des inconvénients par ses chipoteries continuelles, la France ne lui donnerait aucun secours. Le comte de Brühl a ajouté que de cette façon son maître était obligé de pourvoir d'une autre façon à la sûreté de ses États et qu'il était forcé de faire des liaisons ailleurs.“

Graf Brühl hat dem französischen Botschafter einen Brief der Kaiserin von Russland lesen lassen, in dem dieselbe an den König von Polen die Frage richtet, welche Hülfe sie zu gewärtigen haben werde, falls sie nach dem Tode des Königs von Schweden zur Aufrechterhaltung der schwedischen Verfassung interveniren müsse; der König von Polen habe geantwortet, dass er in jedem Falle zunächst an die Sicherung seines Erblandes gegen die Nachbaren denken müsse.“

Potsdam, 12 juin 1749.

J'ai tout lieu d'être content de votre rapport du 7 de ce mois, que je trouve être intéressant et bien travaillé. Les ouvertures, que le comte de Brühl a faites à l'ambassadeur de France, indiquent assez que ce premier ministre est entièrement vendu aux deux cours impériales et qu'on ne doit pas espérer qu'il pourra jamais penser plus favorablement qu'il le fait à cette heure, ni sur mon compte ni sur celui de la France. Il en résulte, de plus, que les susdites deux cours impériales, conjointement avec celle de Londres, n'ont point du tout abandonné leurs vastes desseins qu'elles se sont formés, mais que, les ayant fait éclater au moment qui n'était point favorable encore à les mettre en exécution, elles n'ont fait que les suspendre jusqu'à un temps plus convenable, en tâchant, en attendant, au possible d'endormir la France, pour voir après cela s'il ne se présentera point à elles quelque bonne occasion pour faire leur coup avant que la France puisse revenir de l'assoupissement dans lequel elles s'efforcent de la plonger.

 

Je ne vous dis tout ceci que pour votre direction seule, et mon intention est simplement que vous inspiriez le plus de méfiance que vous pourrez à l'ambassadeur de France contre les Saxons, les Autrichiens et les Russes, et que vous lui donniez à comprendre combien peu on pouvait se reposer sur la bonne foi des deux cours impériales en tant qu'elles traitaient sur telles matières qu'elles faisaient actuellement en Saxe, pendant que d'un autre côté elles faisaient en même temps donner à la France les assurances les plus solennelles de leurs sentiments pacifiques.

Vous tâcherez de bien approfondir — concernant le nouvel emprunt de quatre millions que la Saxe doit vouloir se procurer de la cour d'Hanovre — à quel usage la Saxe voudra appliquer cet argent, si ce sera pour rétablir le crédit délabré de la Steuer, ou bien si, comme je suis presque porté à le soupçonner, on ne voudra mettre la Saxe par là en état de pouvoir agir comme cela se pratiqua en 1744.

Quoiqu'au reste je vous aie ordonné par ma dernière dépêche qu'en cas que l'orage commençât à gronder sur la tête du comte de Brühl, vous lui fissiez alors certain compliment de ma part, entrevoyant à l'heure qu'il est assez clairement que pareil compliment ne serait non seulement pas sans effet pour faire impression sur cet homme aussi mal intentionné, mais qu'il serait même à craindre qu'il n'en fît un très mauvais usage, je veux et je vous ordonne que vous ne portiez point à cette occasion de compliment au comte de Brühl de ma part et que vous ne lui disiez le mot relativement aux circonstances embarrassantes dans lesquelles il pourra peut-être se voir engagé.

Federic.

P. S.

Vous me mandez par votre dépêche du 10 de ce mois que le chevalier Williams est sur son départ pour l'Angleterre, mais comme les nouvelles de tous lieux portent que ce chevalier aura ordre de sa cour de se rendre ici en qualité de ministre anglais, vous ne laisserez pas que de m'expliquer par quelles raisons vous pensez que le chevalier Williams pourrait ne point devoir se rendre à Berlin.

Nach dem Concept.