3779. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS, ENVOYÉ EXTRAORDINAIRE, A VIENNE.

Potsdam, 29 juillet 1749.

Puisque vous êtes déjà assez instruit dans quels termes sont actuellement les affaires entre la Suède et la Russie, et ce qui regarde la déclaration que la dernière va faire à celle-là, je veux bien vous dire encore, quoique pour votre direction seule, que j'ai conseillé à la Suède que, lorsqu'on lui fera la déclaration en question, elle ne saurait mieux faire que d'y prêter les mains. Reste à savoir si, quand même le successeur à la couronne de Suède se sera prêté à donner cette déclaration que la cour de Russie lui demande, celle-ci n'en deviendra pas plus impertinente et continuera à demander de nouvelles déclarations, que la Suède ne saura nullement donner. En attendant, je ferai tout de mon côté pour prévenir au possible une nouvelle guerre.

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Pour ce qui est des différends entre la Porte Ottomane et la Russie, ne vous imaginez pas que la cour de Vienne les regarde aussi indifféremment qu'elle le voudrait bien faire accroire aux autres, et il se pourrait bien arriver des choses qui ne laisseraient pas de lui causer bien de la peine. Quant au sieur Blondel, je connais depuis longtemps la légéreté de son esprit; aussi ferez-vous bien d'agir prudemment avec lui.

Comme j'ai reçu depuis peu encore un avis par un très bon canal que la cour de Russie n'avait point encore abandonné son plan de faire entrer un corps d'armée dans la Finlande suédoise, sous le prétexte de maintenir par là la liberté de la nation suédoise, vous devez être bien vigilant sur ce que la cour de Vienne voudra faire dans le cas que les troupes russiennes entreraient dans la Finlande, et si alors elle voudra envoyer ces troupes auxiliaires que la Russie a réclamées d'elle ; et, au cas que cela arrivât, vous devez alors m'en avertir par un courrier, que vous m'enverrez expressément à ce suiet-là.

Federic.

Nach dem Concept.