3788. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE GOLTZ A MOSCOU.

Potsdam, 2 août 1749.

Si le capitaine Stackelberg est effectivement ce prisonnier qu'on garde dans la maison du Chancelier de la façon que vous le marquez dans votre rapport du 10 du mois passé de juillet, j'avoue que je ne saurais comprendre quelles dépositions il saurait faire relativement à moi dont on pourrait faire usage pour m'en noircir encore dans l'esprit de l'Impératrice, puisque je n'ai jamais été en quelque relation particulière avec cet officier ni ne l'ai chargé d'aucune commission ni affaire de ma part; et d'ailleurs, je le crois encore trop honnête homme pour qu'il voudrait se prêter à des mensonges indignes.

Au surplus, dans les circonstances critiques où les affaires du Nord ont été jusqu'ici, il faut que le mois où nous venons d'entrer décide si<39> la Russie en veut réellement à la Suède, ou si les démonstrations guerrières de celle-là n'ont été que pour en imposer à celle-ci; car si la cour de Russie reste à ne vouloir qu'une nouvelle assurance de la part du successeur au trône de Suède que, lorsqu'il montera sur le trône, il ne veuille point donner les mains à quelque changement de gouvernement, je crois que la paix pourra se conserver; mais si la Russie continue dans le dessein de vouloir faire entrer des troupes dans la Finlande suédoise, alors la guerre en sera inévitable. Comme toutes ces circonstances ne vous sont point inconnues, je me persuade que vous aurez redoublé d'attention sur tout ce qui se passe là où vous êtes, pour m'en informer avec toute l'exactitude possible.

Federic.

Nach dem Concept.