4000. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE ROHD A STOCKHOLM.

Potsdam, 2 décembre 1749.

La relation que vous m'avez faite du 21 du novembre passé, m'est bien parvenue. Le comte de Tessin a tout lieu d'être satisfait de la position où les affaires relativement au Nord se trouvent par l'alliance qui a été heureusement constatée avec le Danemark. Mais je suis informé de très bon lieu que, malgré cela, le chancelier Bestushew tentera tout encore pour brouiller de nouveau les affaires, ou les tenir au moins dans un état d'incertitude. Je viens de communiquer au sieur Wulfwenstjerna à ce sujet un avis secret, qui m'est parvenu par un canal très sûr, pour en informer sa cour, selon lequel celle de Russie ne tardera pas d'envoyer un courrier au sieur Panin, chargé d'un mémoire pour offrir une convention à la Suède, portant en substance que celle-ci doive garantir à la Russie le traité de paix de Nystad et, en conséquence, la forme de gouvernement y alléguée; au lieu de cela, la Russie voudra se charger réciproquement de la garantie de la succession au trône établie en Suède.

J'ai bien voulu vous informer de cette particularité, quoique absolument pour votre seule direction, et avec défense d'en rien toucher dans vos dépêches, sinon dans celles que vous ferez à moi seul immédiatement, puisque la chose demande encore un secret le plus absolu.<182> Au reste, dans ces circonstances, toutes les gens raisonnables approuveront que la Suède continue ses précautions et qu'elle ne s'en relâche point du tout encore.

Federic.

Nach dem Concept.