4172. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Potsdam, 7 mars 1750.

La résolution que la France s'est avisée de prendre relativement aux affaires du Nord, et la fermeté digne d'elle dont elle a fait parler<285> aux ministres anglais et autrichien, en conséquence du rapport que vous m'en avez fait à la date du 23 de février passé, m'a causé toute la satisfaction imaginable; et quoique je sois de l'opinion que la cour de Russie, malgré toute la rage qu'elle a d'en vouloir à la Suède, n'osera cependant porter les choses à la dernière extrémité, vu l'état d'épuisement où se trouve encore l'Angleterre, qui ne permet que difficilement de lui donner l'assistance qu'elle en a espérée, et les suites qu'elle craint du changement arrivé en dernier lieu dans le ministère de la Porte Ottomane — je suis sûr cependant que la déclaration énergique que la France a fait faire aux ministres susmentionnés et à leurs cours respectives, contribuera beaucoup à la conservation de la paix et de la tranquillité du Nord. Pour ce qui regarde moi en particulier, vous devez dire aux ministres de France, quand ils vous en parleront, qu'en cas que la Suède fût attaquée de la Russie, je ne manquerais nullement de remplir exactement les engagements où je suis avec la Suède, et que je lui fournirais, sans manquer, le corps de troupes que je lui dois en conséquence de notre traité d'alliance; qu'en outre je prendrai de certaines précautions contre la Russie qui l'obligeront à partager ses forces, et que je verrai alors ce que les circonstances pourront demander ailleurs; qu'on saurait compter là-dessus, mais qu'au reste vous ignoriez le détail des dispositions que je pourrais faire alors selon les occurrences.

Federic.

Nach dem Concept.