4493. AU CONSEILLER DE LÉGATION WARENDORFF A SAINT-PÉTERSBOURG.

Berlin, 31 août 1750.

J'ai reçu votre dépêche du 15 de ce mois et je viens d'apprendre par des lettres particulières qu'il y a actuellement un furieux remueménage à Pétersbourg contre les femmes et filles de mauvaise vie, et que le sieur Swart avait marqué à ses maîtres que le palais d'hiver, la<66> forteresse, le synode, la police et la maison de correction étaient tous remplis de ces créatures, et qu'il y avait une grande fermentation làdessus parmi le peuple, tout le monde ignorant quelle était la raison pourquoi il y avait une si grande persécution contre ce sexe féminin.

Comme je souhaite d'en savoir quelques particularités et les raisons qui ont pu mouvoir l'Impératrice ou son premier ministre pour procéder d'une manière aussi rigoureuse, autrefois inconnue en Russie contre ces créatures, j'attends que vous m'en fassiez ultérieurement rapport et que vous me marquiez s'il en saurait arriver quelque émotion parmi le peuple.

Quant aux ostentations guerrières de la Russie dans le courant de cette année, je les compte tout comme déjà finies, la saison étant d'ailleurs déjà si avancée qu'on n'en a plus rien à craindre. Au surplus, il n'y a nul doute que le Chancelier cabalera au possible auprès de la Diète future en Suède et qu'il dépensera assez d'argent à ce sujet; mais il se trouvera peut-être des moyens pour le frustrer de ses espérances.

Pour ce qui regarde le comte Lynar, il se pourrait bien qu'il y eût des chipotages entre lui et le Chancelier; mais il me semble qu'on n'en saurait tirer d'abord la conclusion qu'il est gagné et corrompu par le chancelier Bestushew.

Federic.

Nach dem Concept.