4520. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION ERNEST-JEAN DE VOSS A VARSOVIE.

Potsdam, 22 septembre 1750.

A mon retour à Berlin, j'ai trouvé devant moi les dépêches que vous m'avez faites du 9 et du 12 de ce mois, sur le contenu desquelles je vous renvoie à ce que je vous ai fait mander par la dépêche du département des affaires étrangères qui vous arrivera à la suite de celle-ci. Vous devez d'ailleurs savoir que le comte Potocki m'est venu voir à Neisse,82-2 où il a passé dans le plus grand incognito, et où je lui ai parlé, sans que personne s'en soit aperçue. Il m'a d'abord fait lire le projet d'une lettre qu'on avait résolu d'écrire au nom de la famille de Potocki au comte de Brühl; mais comme j'ai trouvé les termes de cette lettre trop forts et trop acres, j'ai donné mon avis audit comte qu'on ferait mieux de supprimer cette lettre, qui ne mènerait à rien, sinon que d'aigrir encore plus le ministre contre eux et de l'exciter à en tirer vengeance. Ledit comte m'a d'ailleurs sondé par un mémoire par écrit, dont je vous enverrai peut-être à la première ordinaire une copie chiffrée, sur ce que les bons patriotes avaient à espérer de moi, en cas que la cour de Saxe poussât les choses à bout. Le précis de ma réponse a été que je conserverai toujours mon amitié à la République, autant qu'il le convenait à un bon voisin, mais que j'étais persuadé que ladite cour se contenterait de menaces et qu'elle n'oserait pas pousser les choses<83> à cette extrémité que les bons craignaient, et qu'au surplus je leur conseillais d'user en tout d'autant de la modération que de la fermeté.

Federic.

Nach dem Concept.



82-2 Vergl. Nr. 4516 S. 79.