4645. AU PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK A BRUNSWICK.

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Prinz Ferdinand von Braunschweig berichtet, Braunschweig 20. November: „Le Duc mon frère ne s'est depuis déclaré ultérieurement et n'a jusqu'ici formé d'autres conditions, que celles qui étaient renfermées dans les très humbles propositions de sa part que j'ai eu l'honneur de présenter très humblement à Votre Majesté en date du 31 du mois passé“ 166-2...

„Avant déjà fermé et envoyé à la poste ma première lettre que j'ai adressée à l'ordinaire d'aujourd'hui à Votre Majesté, je viens de recevoir dans le moment la déclaration suivante du Duc mon frère... dans les termes suivants: »Selon moi, mon cher frère, je crois que vous pourriez répondre que je ne demandais rien davantage que

1° Les peu de conditions que vous aviez déjà l'honneur de mander dans vos premières lettres.

2° Que le traité ne fût pas conclu pour trop peu d'années, comme celui avec les Puissances maritimes a été.

Potsdam, 26 novembre 1750.

Monsieur mon Cousin. J'ai bien reçu la lettre que vous m'avez faite du 20 de ce mois. Après avoir mûrement réfléchi sur toutes les propositions que vous m'avez communiquées de la part de M. le Duc, votre frère, et sur la déclaration qu'il vous a faite encore en dernier lieu par rapport au nouvel engagement à prendre entre nous, je n'ai voulu plus tarder de vous adresser par la pièce ci-close mes contre-propositions, en conséquence desquelles je souhaiterais de prendre mon engagement avec le Duc. Comme elles contiennent précisément ma façon de penser sur cette affaire, vous aurez la bonté de les lui communiquer, en ajoutant de

3° Que ce dit traité fût la base, selon l'intention du Roi, dans tous les articles applicables, et que

4° Le peu sub article 1er y fût inséré.

Si le Roi l'agréait ainsi, que je le priais de vous instruire et de nous mettre au fait, ce qu'il ordonnait de ce qui devait y être inséré du côté de Sa Majesté, et que je souhaiterais de concerter un projet alors avec vous qui serait envoyé à Sa Majesté, pour en attendre sa haute approbation ou les changements, selon que Sa Majesté le trouverait à propos.«

„Tels sont les propres expressions du Duc mon frère.“

ma part que c'était avec instance que je le suppliais de ne pas se contraindre de la moindre manière en prenant sa résolution sur ces propositions, ni de rien faire qu'il estimerait d'être contraire à ses intentions ou à ses intérêts, mais de les envisager plutôt également, comme si elles lui parvenaient de part d'une puissance tout à-fait indifférente et étrangère à lui, comme celle de Danemark où d'Espagne. Que je le conjurais d'avoir en tout ceci nul égard ni à mon nom ni à notre parentage, ou à l'amitié qu'il me porte, mais de se décider selon que sa convenance l'exigera. Et quoique de ma part je serais bien aise, si le Duc trouvait acceptables ces propositions, vous saurez cependant l'assurer sur mon honneur que, s'il trouve le contraire et qu'il s'en refuse, je n'en serai nullement fâché, ni n'en garderai le moindre ressentiment ni déplaisir, et que rien au monde n'altérera la bonne harmonie et l'amitié où j'ai la satisfaction de vivre avec lui. Qu'au surplus, s'il trouve de sa convenance de prendre un engagement avec moi sur le pied que je le lui indique, il dépendra de son bon plaisir, s'il estime de le contracter pour six ou huit ans, le temps n'étant point ce qui fait l'objet principal dans cette affaire.

Pour ce qui regarde l'entretien de mes troupes en garnison, vous serez, j'espère, à même d'en fournir le détail au Duc; en tout cas je vous le fournirai encore. Au reste, comptez, mon cher Prince, sur la plus vive reconnaissance que je vous ai de toutes les peines que vous vous donnez à ce sujet, et soyez persuadé de l'estime invariable avec laquelle je serai toujours, Monsieur mon Cousin, votre bon et très affectionné cousin

Federic.

Projet d'un traité de subsides avec le duc de Brunswick.

Comme toute l'Europe est à présent dans un temps de paix, et qu'il est à croire qu'elle pourra durer longtemps, il paraît qu'un traité de subsides devrait être fait sur un autre pied que celui des Anglais et du duc de Brunswick, fait en temps de guerre et lorsque les Puissances maritimes étaient dans un besoin pressant de troupes. Les conditions que nous faisons, laissent le duc de Brunswick dans une entière liberté de les rejeter ou de les recevoir, tout comme il le trouvera convenable à ses intérêts.

Nous ne pouvons offrir au duc de Brunswick en temps de paix que le subside de 100,000 écus, argent allemand, pour 4,000 hommes<168> de troupes qu'il nous conservait, et qu'on pourrait faire monter à 300,000 écus en temps de guerre. Comme ces troupes ne seront pas employées dans des campagnes et qu'elles ne feraient que le service de paix dans des forteresses, tout leur bagage et leur attirail de campagne leur deviendrait mutile et elles pourraient se contenter d'être entretenues sur le même pied où sont les troupes du Roi en garnison.

L'article de ne les faire point marcher contre l'Empereur, ni de les employer contre aucun des États de l'Empire, ne rencontrera aucune difficulté; lès avantages que le Duc en pourra tirer, seraient de recevoir en temps de paix des subsides, d'en recevoir un peu [plus] forts en temps de guerre et de n'exposer ni ses États ni ses troupes aux hasards d'aucun évènement.


Nach dem Concept.



166-2 Vergl. S. 162 Anm. 1.